MOOC ITyPA – 10 ans déjà !

Il y a – déjà – 10 ans, avec Anne-Céline Grolleau, Morgan Magnin, Christine Vaufrey, ouvrions le premier MOOC francophone, ITyPA « Internet Tout y est Pour Apprendre », au moment même où les médias découvraient le phénomène MOOC qui montait depuis début 2012 aux USA.

À l’époque, il y avait deux visions dans les MOOC, celle qui se voulait ouverte, dite collaborative ou connectiviste, un peu sur le modèle de la classe inversée qui est arrivé depuis, et tirer parti du Web comme environnement de collaboration. C’était notre cas, puisque nous voulions au travers de ce MOOC permettre de travailler ensemble sur la manière de travailler dans ce cadre. Un MOOC de démarrage en somme. Le programme s’articulait donc autour de la notion d’Environnement d’Apprentissage Personnel. C’était d’ailleurs la vision initiale des MOOC proposée par George Siemens, Stephen Downes ou Dave Cormier. La vision était celle d’un MOOC comme bien commun.

Les médias et les établissements de l’enseignement supérieur étaient plus intéressés par le storytelling américain proposant d’ouvrir les cours d’universités et plus particulièrement des universités américaines, de toucher le monde entier et d’accueillir les apprenants par centaines de milliers. Dans ce cadre, il s’agissait de transcrire un cours classique avec des vidéos, des quizz, des exercices, un certificat, et un professeur qui passe bien. Moins riche, plus proche des modèles existants, plus facile à suivre, c’est ce modèle qui a été adopté. Et présenté comme une « Révolution ». 10 ans après, les MOOC existent toujours, mais n’ont pas révolutionné l’éducation. Ils ont encore rendu bien des services pendant la période COVID (dite aussi enseignement en situation d’urgence), mais comme un outil parmi d’autres. Ils sont devenus une modalité d’enseignement parmi d’autres. L’ambition d’un enseignement ouvert, collaboratif, voire posé comme bien commun, existe toujours mais reste à la marge du système.

Souvenirs. L’idée de faire un MOOC a été lancée via Twitter au travers de messages en mai 2012, des rencontres rapidement via les premiers systèmes visio, et l’ouverture d’un espace sur Google drive. Le travail se faisait sur le temps libre (Faire un MOOC dans son garage) dans la bonne humeur. Nous avions une impression de facilité. Les personnes que nous sollicitions répondaient rapidement et positivement. Stephen Downes nous a ainsi fait une vidéo et renvoyé le lien quelques heures plus tard. Alors que nous cherchions un système de webinaires permettant de regroupes quelques personnes et de le diffuser en direct, Google sortait son offre gratuite de hangouts qui répondait exactement à ce besoin et que nous avons utilisé intensivement pendant 3 ans. Et surtout, après la première séance du 4 octobre, alors qu’on se demandait comment cela allait se passer (il faut avouer que nous étions un peu stressé ce 4 octobre 2012), on a pu lire les premiers échanges des participants, sentir leur enthousiasme, et les relayer. Enthousiasme, qui s’est maintenu jusque mi décembre, et après puisque certains apprenants ont même créé un espace pour collecter ce qu’il s’était passé pendant ces quelques semaines (voir par exemple le bilan de la saison 2). Et tant de belles rencontres et de discussions passionnantes au cours de ces semaines.

Ce MOOC a connu une seconde saison, durant laquelle Simon Carolan a rejoint l’équipe d’organisation. Puis une troisième saison durant laquelle les 4 initiateurs ont passé le flambeau à une équipe renouvelée d’amis, ce qui de mon point de vue est une des plus belles réussites qu’on puisse imaginer pour un enseignement 🙂

Entre temps, nous sommes passés d’une époque de pionniers qui se connaissaient tous. Je pense à mon collègue Gwendal Simon qui revenant en septembre d’un séjour d’étude en Amérique m’annonçait qu’il se passait un truc extraordinaire aux états-unis, qui a regardé ce qu’on préparait pour ITypa, et qui m’a dit qu’il préférait faire un MOOC classique avec un professeur croisé dans un couloir. Dès février 2013, le premier MOOC sur les réseaux cellulaires démarrait sur une plateforme bricolée, avec des vidéos montées la nuit, Xavier Lagrange en tant que professeur, quelques centaines d’inscrits, et un maximum de satisfaction de la part de Gwendal et Xavier. Rémi Bachelet qui a démarré dès mars 2013 avec son MOOC Gestion de Projet, faisait également partie de mes connaissances.

Après il a fallu de longs mois pour que l’enseignement supérieur s’organise, monte la plateforme FUN (annoncée en octobre 2013), pousse les services pédagogiques a accompagner la création de MOOC, et se pose la question de la finalité de ces cours. Cela nous a pas mal occupé à l’époque, mais pour le coup avec des mandats officiels pour certains d’entre nous.

Et après tout ça. Qu’est ce qui reste dix ans après ? Quels sont les changements de fond dans ces dix dernières années ? Quelles perspectives ?
Et si on se retrouvait en ligne pour en parler ensemble.

Crédit photo : @vainaimoinen https://pxhere.com/fr/photo/1611551 licence CC-0

Publicité

Ludovia 2016, le temps de la diffusion

Pour prendre la température de la question du numérique à l’école, rien de mieux que de participer à Ludovia fin août, cette université d’été atypique ou se croisent représentants du ministère, défricheurs/blogueurs, professeurs innovants, inspecteurs, chercheurs, entrepreneurs … Impossible de participer à tout, mais le flux de compte rendus, d’articles et d’échanges informels permet de se faire une bonne idée de ce qui se passe. Voici ce que j’ai envie de partager.

La diffusion des pratiques

Evidemment, les Explorcamps, ces séances où chacun peut présenter son dispositifs étaient toujours aussi riches et suivis, suscitant de nombreux échanges. Mais curieusement, nombre de présentateurs se réclament d’un groupe plus large et ne se revendiquent plus d’une expérience isolée. Soit ils font partie d’un réseau départemental, soit d’une association, soit de Canope, soit d’un projet plus large encore (le projet européen de valorisation des collections des musées Europeana.eu a ainsi impressionné le public ).

Mais surtout, ce qui était intéressant, c’était le nombre de collectifs présents basés sur des bonnes pratiques pédagogiques, Twictée, classe inversée (800 participants à leurs journées début juillet), cyber-langues, éducation musicale 2.0 (#edmus). Partenaires à part entière, ceux-ci ont pu travailler sur leurs pratiques, partager avec les autres participants de Ludovia, nous faire partager leur dynamisme (ah les intervalles musicaux!!). Dernier signe de cette diffusion, les initiatives initiales sont inconnues des nouveaux arrivants, ce qui montre bien qu’on est passé à autre chose.

La diffusion des pratiques s’amplifie donc, se structure, gagne sa place dans l’écosystème. Les officiels apprennent à les reconnaître et à admettre qu’ils peuvent avoir leur place dans le développement professionnel des enseignants !

L’irruption de la polémique autour de l’éducation dans les réseaux sociaux

Des réaction polémiques sur les réseaux sociaux, rien de nouveau dira-t-on, c’est le phénomène bien connu des trolls. Ce qui peut paraître préoccupant,c’est que ce phénomène prend de l’ampleur et peut se renforcer de lui-même. Il marque une nouvelle manière d’interpeller sur Internet et peut empêcher d’autres échanges plus constructifs, d’autant qu’il est en phase avec une certaine vision du débat public ou politique. D’après certains il pourrait “ruiner Internet”.

Ce qui est nouveau dans le périmètre de l’éducation, c’est que ce mode de débat semble pouvoir se mettre en place entre enseignants. En étant positifs, on peut espérer que c’est un signe que ceux-ci découvrent le débat public sur les réseaux et sauront rapidement y réinvestir la rigueur de leur métier qu’ils semblent parfois oublier. Oubli d’autant plus regrettable qu’en étant visibles, ils peuvent donner un bien piètre exemple aux autres partenaires éducatifs, enfants, étudiants ou parents. En tout cas, ce phénomène démontre bien que la formation des enseignants au numérique ne doit pas s’arrêter aux pratiques pédagogiques, mais bien englober tous les aspects de la culture numérique. Le sujet est d’importance et doit être traité dans le respect de chacun, et de tous les points de vue, pour que nous puissions avancer dans l’intérêt des élèves. Le risque de cette approche polémique serait de faire taire les personnes les plus ouvertes au dialogue. Certain(e)s s’accrocheront, d’autres ont déjà quitté le débat.

L’évolution des discours officiels

Les représentants du ministère sont très présents sur Ludovia. Ils viennent écouter, échanger, mais aussi faire part des orientations du moment. Il est intéressant de voir l’évolution des discours.

Sujet présent depuis au moins 2012, le BYOD (Bring Your Own Device) ou AVEC/AVAN en français (Apportez Vos Équipements Connectés/Appareils Numériques) semblait ne pas être envisageable dans l’éducation nationale jusqu’à cette année. C’est avec plaisir que nous avons appris qu’il devenait possible dans le cadre des appels à projets pour  l’équipement des collèges, et que nous avons écouté le témoignage de David Cohen, enseignant qui démontre que c’est possible dans un établissement.

On a aussi entendu que le développement professionnel des enseignants ne se cantonnait pas aux formations proposées par l’éducation nationale, mais passait par la consultation de ressources sur le web, et la participation à des collectifs apprenants comme ceux présents sur Ludovia.

Sur ces deux points il s’agit  bien d’une prise de conscience des officiels, liée à la fois à un certain réalisme (contraintes budgétaire pour le premier cas, et impact dans le second cas) mais aussi à leur participation récurrente à Ludovia (du moins on se plait à le croire 😉 ).

Si certains discours évoluent dans le bon sens, il reste encore des sujets en devenir.

Côté lien entre recherche et pratiques, la présence du “Professeur Monteil” démontre bien que le sujet est d’importance. Le constat semble démontrer que les bonnes articulations demandent encore à être identifiées. Et on attend avec intérêt un futur rapport sur les pédagogies actives sur lequel Madame Becchetti Bizot travaille.

Et après ?

L’année dernière, à l’issue de Ludovia, certains blogueurs semblaient se trouver trop en phase avec les échanges, se demandant dans quelle mesure ils pouvaient avoir encore un rôle prospectif, de défricheur. Deux espaces leur ont été proposés cette année pour avancer sur la route du changement. Le premier a été une rencontre “Educatank” la veille de Ludovia qui réunissait blogueurs et chercheurs, ou chacun a pu présenter son “idée pour changer l’école”.  Le second était une présentation sous forme de pecha-kucha en soirée d’ouverture.

Parmi celles-ci, on y retrouve la nécessité de construire ensemble, en cohérence, en confiance. On a aussi vu apparaître la question de la construction de l’individu grâce à ses données, et l’évolution des postures du corps habitant des espaces d’apprentissages.

 

Et bien sûr, on a parlé de PokemonGo !

 

Crédit photo : images publiées par @batier et @moiraud

Et si on pensait un vrai cartable numérique, c’est à dire, personnel

Le cartable, c’est le sac dans lequel vous stockez vos cahiers, votre trousse avec vos stylos, votre gomme, votre règle, votre équerre et votre compas. C’est là que vous avez les livres qui vous servent en ce moment. C’est aussi ici que l’on range son carnet de correspondance avec ses notes, ses échanges avec les enseignants et l’administration et que l’on pourra conserver au delà de l’année.  Mais c’est aussi là que vous stockez vos trésors : vos bons points, vos billes et autres ocelets, vos malabars, le petit livre ou le petit bricolage dont vous êtes si fier.  

C’est donc bien plus qu’un espace d’accès à l’école, c’est votre espace personnel à l’école ! C’est le moyen d’exister en tant qu’individu dans un collectif.  Si vous changez d’école, vous conserverez votre cartable, avec tout ce qu’il y a dedans, sauf peut être les livres qui resteront dans l’établissement s’ils ne sont pas en accès libre. L’étudiant qui devient travailleur troquera son cartable pour une musette, qui elle aussi contiendra ses affaires personnelles.

Laissons cet un élève nous ouvrir son cartable numérique personnel.

“Bonjour, je m’appelle Antoine, je vais vous montrer ce que j’ai dans mon Cartable.

L’affichage que vous voyez ouvert, montre mes progrès de course à pied, il récupère mes données de mon smartphone. J’ai fait un footing juste avant de vous croiser. Juste à coté, mon coté, mon copain Yann a partagé une petite application qu’il a lui même développé pour comparer nos courbes de progression à Pokémon GO, on y retrouve nos amis de Facebook qui veulent bien partager leurs scores.

Là, j’ai mes compte rendus de TP. Sur celui-ci on a travaillé sur un document partagé pour prendre des notes avec mon binôme. On a fait une photo du montage, et un film de la prise de mesure. Regardez les courbes qu’on a obtenues, il y a là un petit décrochage. Quand on a posé la question sur le forum, un ancien nous a dit qu’il y a avait un petit jeu sur la maquette, ce que le prof a confirmé. On a remis le CR au prof et j’ai gardé une copie dans mon cartable. Sur cet autre, on est allé sur nquire-it pour voir comment mesurer la vitesse d’un ascenseur. Chacun pouvait aller faire sa mesure dans la semaine en ville, ou à l’école. on a pu partager nos courbes, et ce n’est pas celui de l’école qui est le plus rapide.

Là, j’ai ma carte de maîtrise, vous voyez tout ce que je maîtrise déjà, le compétences sur lesquelles je travaille, les exos qui peuvent m’aider, les challenges qui peuvent m’intéresser. Tiens celui-ci, les copains l’ont bien aimé, et ces deux là sont conseillés par mon prof. Il parait que ça ressemble au du site de la Khan Academy, en mieux. Je peux me comparer avec mon copain Yann, mais aussi la moyenne bretonne ou nationale.

Par ici, c’est ce que mon coach appelle un portfolio. Je peux y regrouper tout ce que je veux pour me projeter dans ce que je voudrai faire. Par exemple, j’ai fait un dossier sur la mer, parce que c’est un domaine qui me passionne et dans lequel j’aimerai travailler plus tard. J’y ai mis les compte rendus sur nos sorties en mer avec l’école, mon attestation du MOOC Flotrisco. Les liens vers les photos et les commentaires (et mon cartable a gardé une copie), que j’ai déposé pendant ce MOOC sur le même site que le TP sur les ascenseurs. Et puis surtout tout ce que j’ai pu récolter pendant mon stage à l’Ifremer : des photos, un interview d’un chercheur, des vidéos qu’un copain a prises de moi pendant que je nourrissais les poissons, et même le rapport. Et à coté, je regroupe tout ce que je peux trouver sur les métiers de la mer.

Et vous, vous l’utilisez comment votre cartable ? “

11287427513_94d3399b88_b_d

Ce petit texte a été rédigé en préparation à un échange “Mon idée pour changer l’éducation“ qui se dérouler juste avant #Ludovia13 dont le thème est cette année « Présence, attention et engagement en classe avec le numérique ».

L’idée présentée ici est liée à des réflexions issues mon travail de recherche autour des données  d’apprentissages (learning analytics). Parmi les influences inspirantes, je voudrai citer ici les travaux de la FING, d’une part l’exploration FuturEduc qui vise à explorer des futurs désirables autour de “l’École pour tous à l’ère numérique” et d’autre part le projet musette de l’actif, qui vise à imaginer des services pour le travailleur à l’ère du numérique. Vous pouvez voir cette proposition comme une intersection des deux. Trois idées clés guident cet exercice de prospective.

La première est que pour encourager l’engagement, il est intéressant de donner à voir ce qui est réalisé, de pouvoir se construire sur ses acquis, pas seulement sur l’atteinte d’objectifs. Pour surmonter un échec, il faut savoir ce qui a coincé, mais surtout ce qui a été malgré tout réalisé, et acquis.

La seconde est qu’un apprentissage, s’il est personnel, se place dans un cadre social dans lequel chacun choisit ce qu’il donne à voir. Et puisqu’il est social, chacun peut développer de nouvelles interactions, passer d’une application à une autre, échanger sur les sujets de son choix.

La troisième est qu’apprendre se fait tout au long de la vie, est un parcours personnel qui appartient à chacun. Il est donc indispensable de penser cet espace numérique personnel comme étant une propriété privée, mais surtout un espace de confiance. Il doit permettre de passer d’un établissement à un autre, d’un employeur à un autre, et  de se construire avec les autres.

 

Crédit photo : #1 Série : « Ce que je suis »  par ALlisson H licence CC-by-nd

 

Un cercle d’apprentissage pour échanger dans la vraie vie entre pairs autour d’un MOOC

Très chouette article la semaine dernière d’un étudiant du Master EdTech du CRI de Paris sur les #LearningCircles de la P2PU. L’idée semble-t-il est de proposer et d’animer des séances de cours autour d’un MOOC existant. Ils appellent cela des cercles d’apprentissage. Cela créé du lien, de l’inclusion et rend les apprentissages du MOOC beaucoup plus attractifs.

Cuppa MOOC

La P2PU est une association qui cherche à faciliter l’apprentissage en dehors des murs des institutions. Elle promeut l’apprentissage entre pairs, la communauté et l’ouverture. Elle propose des cours ouverts en ligne, et développe des initiatives toujours intéressantes. L’initiative « Learning Circles » est proposée avec la bibliothèque publique de Chicago. Sur le site de la P2PU, on vous propose de vous inscrire à un cercle existant ou de créer le vôtre. Sympathique. L’initiative peut avoir un vrai impact social.

Et de fait, on en parle depuis la création des MOOC. Lors du premier MOOC francophone, Denis Cristol avait déjà organisé un tel cercle d’apprentissage dans son entourage pour créer une saine émulation et cela a semble-t-il très bien marché. Lors de la seconde édition d’ItyPA, nous relayions systématiquement les groupes, les sites ou les institutions qui proposaient de telles rencontres, qui prenaient différentes formes suivant les cultures locales. C’était complètement bricolé, mais cela a attiré et motivé des publics peu habitués à échanger en ligne.

Cette idée a souvent été suggérée ici et là par quelques pionniers des MOOC , notamment en direction des bibliothèques ou de la ville de Paris, sans grand succès jusqu’ici. La P2PU joint à son site de partage de cercles un mode d’emploi pour le futur facilitateur. C’est clairement un élément qui doit faciliter le développement des telles initiatives.

Si on creuse un peu, l’idée n’est donc pas vraiment nouvelle. Denis Cristol continue à promouvoir et à essaimer de tels cercles à travers la France pour les publics de formateurs tentés par la collaboration. La communauté reste petite mais active, soudée et ouverte. Il cite une chouette association canadienne Percolab. On trouve également une entrée cercles d’apprentissage dans le recueil d’Imagination4People (projet qui cherche à trouver des solutions concrètes contribuant au mieux vivre ensemble), et d’autres entrées, mais qui restent discrètes. Proche de cela, on trouve l’idée de cercles d’études qui semble très développée en Suède, en touchant la moitié de la population. Bref, il y a du potentiel, mais qui n’a pas encore trouvé de débouché profond.

Il semble qu’il manque quelques ingrédients pour que cela émerge par chez nous. Une mise en œuvre concrète qui attire l’attention, un relais par un organisme, une association qui diffuse et puisse être un interlocuteur vers les lieux d’accueils potentiels, et sans doute un habillage qui rende le concept attractif pour tous (par tous je pense d’abord à tous les publics, car l’objectif premier est d’être inclusif). Le terme fablab a bien plu et réconcilier les jeunes avec la bidouille, le bricolage. Cercle d’apprentissage me paraît moins vendeur, il manque un volet com’. Vos suggestions ? On travaille dessus à l’occasion d’un Camp ?
Cet article a été initialement publié sur Medium.

Crédit photo : #edcmooc Cuppa Mooc par S B F Ryan licence CC-by

 

Et si on utilisait Slack en formation

2000px-slack_cmyk-svgSlack est l’outil de collaboration de la génération Twitter et Facebook, utilisée par d’innombrables équipes de startups ou simplement sur un mode agile. Il permet d’échanger facilement dans une équipe et de combiner de nombreux autres outils du web (des google docs, des hangouts, des outils de gestion de projet comme Trello, …, et tout ce qui concerne le développement en commençant par Github…). C’est le couteau suisse de la communication en équipe, d’autant qu’il est multiplate-forme et ce qui ne gâte rien, il est gratuit pour des usages limités mais largement suffisants dans un cadre éducatif.

Inutile de préciser que dans une école d’ingénieurs comme Télécom Bretagne, vous trouverez des groupes qui l’utilisent pour leur projet, des afficionados tant coté étudiants que profs, un espace dédié dans slack créé par on ne sait qui, mais ouvert à tous (de Télécom Bretagne).

Mais au delà d’un fil d’échanges dans un cours, ou de le conseiller pour un projet, la question est de savoir s’il peut servir d’outil pivot dans un cours. D’après l’article « How to use slack for teaching a large university course » la réponse est oui. L’auteur relate que les étudiants échangeaient facilement au travers de cet outil, autour des questions posées dans le cadre du cours. Bel exemple dans lequel la dynamique d’échange va beaucoup plus loin que ce qu’on trouve habituellement. Bon, évidemment il s’agit d’un cours appelé « Outils informatiques pour les Big Data », mais c’est tout de même encourageant.

Dans l’article « Is slack the new lms ? » (un LMS, c’est un environnement numérique d’apprentissage, dont Moodle est le modèle le plus connu), Mathias Elmose va plus loin en affirmant que slack est enfin une plate-forme orienté activité, alors que tous les LMS existants sont d’abord des espaces d’affichage de contenu, et il a sans doute effectivement raison.

Ce qui est intéressant, c’est que cela ressemble furieusement à ce que nous avions fait pour le MOOC ITyPA, en facilitant la mise en place d’outils et en permettant de mieux gérer l’ouverture des échanges vécue comme trop systématique dans un espace complètement ouvert (voir l’article Et si l’ouverture était un frein à l’accès ? écrit à l’époque. Slack semble un outil vraiment flexible pour mettre en place l’espace d’activités global en lien avec l’espace personnel d’apprentissage de chacun. Seul bémol, si c’en est encore un, l’interface en français n’est pas disponible, mais à la limite on pourrait sans doute le contourner.

Quelques petites choses à prévoir donc :

  • créer un espace sur slack pour initier des échanges avec des collègues qui seraient intéressés. (Cela me fait découvrir en créant slack-educ qu’il faut être invité pour entrer dans un tel espace … c’est à savoir)
  • utiliser slack comme outil principal dans un de mes cours (j’essayerai sans doute pour la prochaine saison de mon cours web et médiation culturelle) ;
  • une exploration un peu détaillée des différentes formes d’espace d’activité qu’on pourrait montrer comme base d’exemples ;
  • voir quels développements permettraient d’intégrer Slack avec les outils et environnements d’apprentissage plus classiques, par exemple en développant une interface xAPI.

Pour un peu cela me donnerait envie de refaire un MOOC dans un environnement pareil 😉 Quelqu’un a un sujet ?

Sinon, si un étudiant voudrait faire un stage sur ces idées, qu’il n’hésite pas à me contacter.

Pour complément, il y a aussi un témoignage d’utilisation de Slack comme outil de collaboration entre enseignants pour AltSchool.

Ingénieurs et à la pointe pour toute la vie

2694162918_d2f3171a18_z_d

Le colloque organisé conjointement par le CEFI et l’IESF : « l’ingénieur entrepreneur de sa formation » qui semble particulièrement pertinente. La manière d’aborder l’employabilité de l’ingénieur est ici abordée au travers de la question de l’autoévaluation dans une démarche d’apprentissage tout au long de la vie. Philippe Carré, expert reconnu sur la questions de l’apprenance sera des orateurs de cette journée.

Derrière cette notion d’apprenance, se pose les questions de nouveaux rapports au savoir et de développement de collectifs. La dernière partie de ce colloque parlera de « développement d’une intelligence de l’environnement ». Gageons que la notion d’intelligence collective sera au cœur du discours, tant il est vrai que la construction de son parcours individuel d’un ingénieur se fait en développant une compréhension construite collectivement des enjeux et des besoins.

L’IESF a bien compris que ces enjeux de la Formation Tout au Long de la Vie (FTLV) et ses déclinaisons dans le cadre de la formation professionnelle, deviennent centrale pour la profession. La dimension d’innovation, reprise dans la formule de l’IESF : « Chevilles ouvrières de l’innovation, les scientifiques et ingénieurs jouent un rôle de plus en plus essentiel pour aller de l’innovation vers le marché. », implique bien une évolution permanente. J’avoue découvrir cette organisation, alors que j’avais déjà eu l’occasion d’intervenir au CEFI, c’est mon petit coté provincial, ou peut être trop orienté numérique.

L’IESF travaille par ailleurs sur un livre blanc dans lesquels les aspects de formation sont centraux, selon le cahier blanc préparatoire « Réussir le futur : jouons collectif ». Pour information, ce cahier propose que les écoles développent des campus à l’étranger, dans une perspective de pénétration des marchés. J’aurai envie de réagir sur ce point en proposant des campus qui se développent dans l’univers numérique, pour y affirmer la place de la France, mais c’est sans doute hors sujet.

On y trouve surtout un appel au développement de MOOC dans des domaines pointus, donc des ressources de formation disponibles et adaptées au suivi de l’évolution technologique. Sur ce point il me semble qu’au niveau de l’IMT nous répondons largement présent, avec une vision formation professionnelle intégrée. Notons qu’y sont relevés la dimension essais-erreurs des MOOC considérés comme vecteurs d’innovation, et la nécessité de développer des certifications. Avis donc aux développeurs de MOOC : continuez à innover et proposez des modes de certification. Nous sommes en pleine phase de mutation de la société, y compris (et surtout) dans le domaine de la formation, la dimension d’exploration reste donc centrale.

En développant des MOOC, nous avons identifié différentes questions qui me semblent encore trop implicites dans ce colloque et ce cahier blanc.

D’abord, il y a la question de communauté derrière les apprentissages. Comment encourager les apprentissages au delà du MOOC, comment développer les réflexions pour aller au delà du contenu, et d’imaginer d’autres formations. Il y a là l’opportunité de relier apprentissage, communauté d’expertise, et compréhension des mutations. Entre MOOC et réseaux d’apprenance, il y a des relations à mieux expliciter.

Ensuite, complètement dans le cœur de ce colloque, se pose la question des moyens donnés à l’apprenant pour développer sa capacité à se positionner. L’approche par les services carrières et syndicats professionnels (vu dans les supports de l’Assemblée Générale de l’association) est une piste, mais pour permettre une approche innovante dans ce domaine, il faudra également s’intéresser à des démarches plus ouvertes comme celle de la FING appelée « musette numérique du travailleur ». Cette question de l’ « empowerement » du travailleur en général et de l’ingénieur en particulier dans les réseaux numériques pourrait ainsi devenir centrale dans la maîtrise de son parcours professionnel.

Dans le cahier de l’IESF, on voit d’ailleurs un axe autour de la question de la reconnaissance de l’expertise de l’ingénieur (développer des profils d’ingénieurs chevronné sur le modèle des « chefs scientists américains ») et de la présence des ingénieurs et scientifiques dans le débat public. Il me semble que demander cette reconnaissance à la force publique est une manière dépassée d’aborder la question, ou du moins insuffisante. La culture du numérique s’appuie sur une reconnaissance par l’action. Être ingénieur expert, c’est être capable de valoriser son expertise en la partageant, en participant au débat, en collaborant. Contribuer au débat public, c’est prendre position. Il faut donc développer une culture de l’expression et du travail collaboratif des ingénieurs. Le débat sur les apprentissages et les formations à développer, l’implication dans des rencontres pour valoriser nos métiers sont des éléments de cette prise de parole et de cette co-construction. En développant une communauté ouverte habituée au développement d’une expertise sociale, chaque ingénieur pourrait construire son identité numérique. Parmi ceux qui saisiront cette opportunité émergeront des influenceurs. Ce type de profil existe déjà. Parmi les modèles qui me viennent à l’esprit, je pourrais citer Tristan Nitot, Nicolas Colin ou Claude Terosier. Ce sont des influenceurs qui ont émergé de communautés, qui ont appris à exprimer leurs positions, et qui ont un vrai poids dans le débat national. La communauté des ingénieurs a besoin de s’approprier le cadre numérique. Alors chiche, « jouons collectif ».

Crédit photo : Cool Bird Formation par David Joyce, licence CC-by-sa

 

Quand les bretons se rencontrent pour parler MOOC

Vendredi 5 juin se dérouleront les 5èmes rencontres bretonnes des TICE et du elearning, dont la thématique est « MOOC retours d’expérience ». Le panel des intervenants couvre un beau panorama des acteurs français des MOOC, avec des universitaires, des startups et entreprises du elearning, des entreprises utilisatrices, des bretons… Et il sera possible de participer aussi bien sur place à Rennes qu’en ligne puisqu’une classe virtuelle sera mise en place. Bref, pas d’excuse pour ne pas s’y inscrire.

Pour ma part j’y présenterai comment nous intégrons des MOOC à Télécom Bretagne (sujet que j’ai publié pour le colloque de pédagogie QPES qui aura lieu du 18 au 20 juin à Brest), et quelques aspects de recherche qui m’intéressent actuellement : MOOC de concertation, analyse de données d’apprentissage (projet Hubble), MOOC et aspects sociaux, parcours d’apprentissage collaboratifs. On s’y retrouve ?

Spécial @tkoscielniak: Il semble que l’esprit breton gagne certains intervenants.

Venez travailler avec nous sur l’architecture des MOOC du futur

À Télécom Bretagne dans l’équipe de recherche 3S, nous sommes persuadés que les prochains outils pour l’apprentissage permettront de mieux accompagner les apprenants à développer des interactions entre apprenants et à travailler en groupe, notamment en développant des outils permettant aux apprenants de savoir où ils en sont, et aux encadrants d’avoir des retours sur la communauté. C’est le principe des dashboards.

Nous croyons aussi que l’apprentissage continuera à se faire au travers de différents outils du web, et non pas sur une plate-forme unique. L’objet de base est donc l’Environnement d’Apprentissage Personnel (EAP) de l’apprenant. Et il est donc nécessaire de permettre l’agrégation des informations entre les différents outils et les plate-formes de MOOC.

Nous cherchons également à mieux comprendre comment valoriser les parcours d’apprentissage. Rendre visible ses apprentissages doit permettre de donner aux internautes la main sur leur formation tout au long de la vie. C’est le principe de l’empowerment cher à la transition numérique.

En participant à 2 projets de recherche, Hubble, qui vise à proposer la création d’un observatoire pour la construction et le partage de processus d’analyse des traces e-learning massives, et MOOCtab qui vise à développer une nouvelle génération de plate-forme de MOOC, nous cherchons deux personnes passionnées par l’informatique et l’éducation :

  • un(e) doctorant(e) qui travaillera à la fois avec nous et nos collègues de Laval (France) sur des dashboards dynamiques. (Voir fiche détaillée) ;
  • un(e) ingénieur de recherche qui maîtrisera les aspect du web sémantique pour développer des outils liant les services web et proposant des outils d’accompagnement aux apprenants (Voir fiche détaillée).

N’hésitez pas à prendre contact pour en discuter (avec les personnes indiquées sur les fiches ou avec moi). Nous comptons rencontrer les candidats en juin. Nous clôturerons donc tout début juin.. Il est également probable que nous aurons un autre poste d’ingénieur à proposer d’ici la fin de l’année pour renforcer cette équipe.

Nous travaillons évidemment dans un contexte international, explorons les solutions nouvelles pour la gestion des données personnelles dans une perspective sociale, et encourageons les échanges d’idées. Télécom Bretagne a été pionnière dans le mouvement des MOOC et reste leader dans la production et l’utilisation de MOOC dans ses formations… Nous vous proposons de continuer ensemble.

Crédit photo : Learning Analytics Diagram – George Siemens par TheXplanation licence CC-by-nc-nd

L’ambition de LinkedIn dans le monde de la formation

LinkedIn est LE réseau social professionnel international qui permet à chacun de gérer et publier son CV, ses formations, ses diplômes et ses certificats (notamment obtenus en suivant des formations comme des MOOC), son carnet d’adresse public, son expérience professionnelle, ses productions, mais aussi de recommander ses pairs, d’échanger sur tout sujet, … Il est devenu incontournable d’y figurer dans nombre de domaines. Ainsi, il est inimaginable pour un jeune ingénieur aujourd’hui de ne pas avoir un CV en ligne, et peu courant que celui-ci ne soit pas sur LinkedIn. Pour pouvoir évoluer ceux-ci maintiendront naturellement à jour les informations qui les concernent permettant à LinkedIn de disposer de données précieuses sur le marché professionnel.

Les associations d’anciens de nos écoles ont besoin de maintenir le contact entre les diplômés d’un établissement supérieur. Comme LinkedIn est perçu avec raison comme un réseau social professionnel, il est naturel d’utiliser ce réseau comme vecteur principal des échanges numérique de ces associations (via des groupes, des forums …). J’en connais au moins 2 exemples…

Pour les écoles professionnelles, LinkedIn est d’ailleurs un outil précieux d’informations sur l’évolution des métiers. Il contribue ainsi à permettre aux établissements à définir leurs formations.

LinkedIn devient ainsi un partenaire incontournable des établissements de la filière de l’éducation professionnelle. Il permet aux diplômés de trouver du travail, de rester en contact, d’obtenir des informations sur l’évolution de leurs métiers. Ces impacts positifs permettent à cette entreprise de développer une relation forte avec les professionnels en tant qu’utilisateurs de formations.

Il en profite évidemment pour développer une connaissance fine de l’évolution des métiers, des parcours, des domaines privilégiés des différents établissements et du corps social de leurs anciens. Il est raisonnable de penser que LinkedIn connaît mieux le réseau des anciens, ses aspirations, son mode d’évolution que les établissements d’enseignement eux-mêmes.

Au niveau des MOOC, il n’est pas rare de voir apparaître un groupe LinkedIn pour permettre à la communauté de survivre à la fermeture du cours. LinkedIn est donc quelque part le dépositaire potentiel de ce qui fait la valeur ajoutée des MOOC : leurs communautés qui ne sont pas gérées dans les plate-formes de cours.

Ce qui permet à cette entreprise de développer nombre de services sur lesquels les établissements n’ont pas de contrôle et dont ils peuvent devenir dépendants.

Dit autrement quelle position LinkedIn ambitionne-t-elle par rapport au domaine de la formation ? Être un panneau d’affichage de diplômes et autres certificat doublé d’un simple relais des discussions entre anciens n’est certainement pas à la hauteur d’une des entreprises du numérique. Par contre, devenir le moteur de recommandation des formations semble plus prometteur.

Premier niveau de service, le classement des universités en fonction des métiers rêvés. Celui-ci ne fonctionne pour l’instant que pour 3 pays anglo-saxons (USA, Royaume Uni et Canada), mais on imagine que ce classement pourrait avoir un impact plus important que celui qui établit les hiérarchies entre écoles et qui sont actuellement publiés annuellement dans les journaux. Et on peut s’attendre à le même type de débats que ceux qui ont tourné autour de l’algorithme PageRank de Google.

Le second niveau de service concerne plutôt la formation professionnelle, Graal des établissements d’enseignement du supérieur qui y voient un potentiel de recettes. Il s’agît de la recommandation de formations pour pouvoir évoluer dans sa carrière professionnelle. Un des objectifs de LinkedIn est de pouvoir relier les personnes, les offres d’emploi avec les compétences nécessaires pour les exercer et les formation proposées permettant de les acquérir. LinkedIn pourra ainsi recommander les différentes formations professionnelles proposées aux internautes pour évoluer et obtenir le job de leur rêve.

Quelles seront les formes de formation mises en avant par de telles recommandations ? S’agira-t-il de formations présentielles ou en ligne ? Clairement, les formes plus souples seront sans doute privilégiées. Est ce que ce seront les MOOC proposés par les universités, ceux proposés par les entreprises ? Ou d’autres formes de cours en ligne plus en phase avec les besoins des professionnels en recherche d’évolution de métier ? C’est en tout cas une tendance identifiée de la formation tout au long de la vie, du moins dans sa perspective professionnelle, liée à une évolution constante du marché du travail. Et cela risque de devenir une pression du marché sur les établissements de l’enseignement supérieur qui voudront être présents dans le domaine de la formation professionnelle. Mais les services de formation continue des universités sont-ils prêts face à une évolution de ce type ? Auront-ils l’agilité pour suivre les évolutions à venir, pour aller vers les clients potentiels ? Vu leurs performances actuelles, on peut légitimement en douter.

Dans une telle offre numérique et ouverte, quelles seront les formes donc d’offres de formation qui seront retenues par les utilisateurs et promues par les services des Ressources Humaines ? Rien n’est dit mais il y a clairement une multiplicité de l’offre, dont les MOOC ne sont qu’un exemple.

Ce qui m’importe plus ici est de me poser la question de la concurrence qui existera au niveau de l’offre. Si on peut penser que les établissements de formation continue classique sauront répondre à la demande, il faut sans doute surtout s’intéresser au nouveaux entrants issus du monde numérique, et ils sont nombreux. Citons en simplement deux qui sont particulièrement notables.

  • Le premier est OpenClassrooms, petite entreprise française qui vient de dépasser le million de membres inscrits, et qui a décroché l’accès direct aux demandeurs d’emploi, ce qui devrait lui permettre d’élargir sa base utilisateurs. Quand on voit que dans le même temps le Ministère de l’enseignement supérieur passe un protocole d’accord avec OPCALIM, on peut s’étonner de la différence d’agilité, et s’interroger sur l’évolution opérationnelle des deux offres.
  • Le second est tout simplement LinkedIn, du moins au travers un de ses rachats récents, la plateforme de cours Lynda. LinkedIn ne se positionne donc pas simplement comme outil de recommandation, mais aussi comme offreur de formations. Le couplage des deux services lui donne indéniablement un avantage par rapport aux établissements traditionnels. Et quand on compare les moyens mis en œuvre, 1,5 milliards de dollars pour ce rachat, face aux 12 millions d’euros pour le plan d’investissement d’avenir (PIA) Idefi-N visant à faire évoluer l’offre de formation universitaire en ligne, on peut s’inquiéter de qui a l’initiative sur l’évolution des formations. D’autant que les délais de mise en œuvre du PIA se comptent en années, une année quasi complète pour simplement le processus de sélection…

Clairement, le tsunami numérique prédit par Emmanuel Davidenkoff progresse et concerne également l’enseignement supérieur. LinkedIn vise à être un élément central dans ces bouleversements. Ce n’est pas le seul acteur, mais sa feuille de route est explicite, les moyens disponibles impressionnants, et ce sans questionnement partisan sur la réforme du système.

Crédits photos : My LinkedIn Connections par Michael Korcuska licence CC-by-sa et LinkedIn Centipede Participants in the 2010 ING Bay to Breakers par A Name Like Shields Can Make You Defensive licence CC-by

FlotRisCo et Ecotourisme, des MOOC qui éclairent les questions territoriales

Le MOOC FlotRisCo présente les résultats de travaux scientifiques au service de la gestion des risques côtiers, permet de comprendre, voir de mettre en œuvre une politique de gestion de ces risques côtiers. C’est une question centrale pour les habitants et tous les services du littoral.

Le MOOC Ecotourisme, nous permet quant à lui d’aborder une problématique de développement des territoires

l’Université de Bretagne Occidentale et l’université de Sousse, au travers des équipes qui ont développé ces MOOC démontrent ainsi une proximité avec les questions territoriales, ou plus généralement de société, bref une belle ouverture d’esprit. On est bien loin ici d’universités enfermées dans leurs tours d’ivoire.

Il se trouve que j’ai pu travailler avec un certain nombre d’acteurs de ces deux MOOC, et dans tous les cas j’ai été passionné par la profondeur de leurs questionnements tant pédagogiques, que scientifiques et sociétaux. Dans les deux cas, ces MOOC se sont construits avec un collectif nombreux de partenaires. Si cela a clairement été plus difficile pour développer le cours, et la valorisation des travaux de chacun, il semble que c’était indispensable pour aborder ces problématiques qui sont systémiques et ne peuvent se réduire à un simple exposé didactique.

Ainsi le mouvement des MOOC permet aux enseignants-chercheurs d’aller à la rencontre des publics concernés par leurs travaux et d’échanger pour mieux avancer. Il y a d’ailleurs toujours une dimension forte d’activités collaboratives dans leur conception. Avec le MOOC @ddict (un « MOOC collaboratif sur nos usages du numérique ») proposé il y a quelques mois par l’université de Nantes, nous avons ici un courant de cours d’un genre nouveau qui cherche à se développer entre cours pour étudiants et formation professionnelle, qui cherche un autre mode d’élargissement de la formation tout au long de la vie au service du citoyen.

Si vous aimez les bords de mer, ou un tourisme authentique, n’hésitez par à vous inscrire à ces 2 MOOC, vous y découvrirez comment gérer ces aspects, et peut être y développerez vous une vocation.

L’écotourisme : Imaginons-le ensemble

FlotRisCo : les sociétés littorales face aux risques côtiers

Crédit photo : Tempête par -Philippe- licence CC-by-nc-nd

%d blogueurs aiment cette page :