Groupe Thématique Hybridation des formations en coopération ouverte – Point d’étape

A partir du projet Riposte Creative Pédagogique, le groupe de travail “hybridation des formations en coopération ouvertea été créé à l’issue du premier confinement en faisant le constat des besoins pour organiser l’hybridation des formations et de l’importance de s’organiser en coopération ouverte. Six mois après, où en sommes-nous ? 

Plus qu’un groupe, il s’agit d’une communauté qui compte aujourd’hui 148 inscrits intéressés par ces questions. Des réunions hebdomadaires ont permis de débattre, de faire connaissance, et de partager questions, informations d’actualité et d’alimenter une veille. Les discussions ont également porté sur comment gérer les limitations d’accès aux universités et le confinement. Ces échanges ont été l’occasion pour nombre de participants de prendre conscience des dynamiques au-delà de leurs institutions tant il reste vrai que le travail en interne aux établissements, cloisonné, reste la pratique courante dans le domaine de la pédagogie. 

Nous avons cherché à identifier des sujets qui méritaient d’être travaillés. En peu de temps, nous avons organisé une série de webinaires en invitant des experts. L’effet d’ouverture a ainsi pu jouer à plein, d’une part parce que ces experts étaient sensibles à la démarche du groupe, mais aussi d’autre part par une mise en réseau et l’ouverture de webinaires organisés de manière plus institutionnelle par des participants de la communauté. Neuf   webinaires ont ainsi pu être proposés à la communauté en moins de 2 mois, à la fois sur les questions de coopération et d’ouverture, et sur des questions plus pédagogiques : motivation et engagement, co-modalité, esprit de classe à distance, supervision de stages à distance, classe inversée, évaluation. La rediffusion de ces webinaires, et des notes complémentaires sont disponibles en ligne pour former un catalogue que nous espérons utile

Un questionnaire pour faire le point au moment des reconfinements a été proposé fin octobre, mais n’a pas rencontré un grand succès, victime vraisemblablement à la fois d’un embouteillage de sondages, et sans doute aussi d’une certaine lassitude de nombre de collègues. 

Même si le déconfinement s’annonce,l’enseignement en mode hybride a pris une importance nouvelle, nous ne reviendrons probablement pas à un enseignement 100% présentiel. Aussi le groupe se propose de continuer son travail, en visant à récolter des éléments de veille, notamment sur les TP hybrides et à distance à valoriser des initiatives de coopération ouverte  et à animer des échanges de retours d’expérience sous forme de tables rondes en janvier. Nous sommes ouverts (!) à toute proposition de participation 🙂

Au-delà de ce travail en cours, va se poser la question de la suite à donner à ce groupe. A-t-il vocation à se pérenniser, ou non ? La compostabilité des idées fait partie des valeurs des initiateurs du groupe. Sinon devrait-t-il rester informel en tant que communauté de pratique, s’intégrer dans une structure institutionnelle, associative existante ou étendre l’existant comme nous le montre l’expérience du GRIIP ? Bref, comment avancer sur la question de coopération ouverte dans la pédagogie universitaire. Quelles défis, quelles questions d’hybridation, de formation à distance, d’articulation entre présence et distance la communauté souhaite-t-elle aborder en coopération ouverte ? C’est à ces questions qu’il va falloir répondre dans les prochaines semaines. Vous pouvez commencer à y répondre sur un document collaboratif.

Crédit photo : évolution en groupe par Rencontres Moustic – licence CC-by-SA

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Présence hybride ou la rentrée sous le signe de l’hybridation – préparons là ensemble !

Alors que la pandémie recule dans notre pays, voire semble derrière nous pour certains, la rentrée à venir dans l’enseignement supérieur se prépare selon un scénario qui intègre la nécessité de limiter les brassages de population, le fait que tous les étudiants ne pourront pas être présents à la rentrée (les extra-européens et les personnes « à risque ») et le risque d’une seconde vague. Même si on peut dénoncer le fait que l’enseignement à distance, surtout en situation d’urgence, n’est pas de même qualité que celui en présence, le numérique et la distance auront la part belle à la rentrée. Les rencontres en présence seront très limitées (on parle de 20 % comme base de travail), elles seront donc précieuses. L’hybridation des formations est donc le mot d’ordre pour la rentrée.

De nombreuses questions se posent donc :

  • An niveau de l’organisation du cours : Comment repenser le déroulé d’un cours pour tirer le meilleur parti de ces rencontres ? Comment faire pour que ceux qui ne seront pas présents puissent malgré tout réussir ? Comment articuler présence et distance ? Comment articuler continuité et variété ?
  • Au niveau des campus : Comment préparer les espaces pour permettre de respecter les consignes sanitaires, tout en favorisant interactions, utilisation de matériel didactiques (je pense aux indispensables Travaux Pratiques) ? Comment suggérer des modalités riches ?
  • Puisque la distance sera la partie principale des enseignements : Dans quelle mesure réinvestir les bonnes pratiques proposées lors du confinement ? (voir ici ou ) Puisque le numérique est parti pour prendre une place plus importante, la question des ressources devient incontournable : Quoi développer ? Avec qui ? Quoi utiliser ?
  • Quand on parle de distance, la question se pose de l’accompagnement des étudiants, des feedbacks, des interactions, de maintenir leur motivation, mais aussi des éléments qui permettent aux étudiants d’interagir entre eux, de s’organiser, de gérer leurs stratégies d’apprentissage. Qu’est ce qui doit être fait au niveau de l’institution ? Qu’est ce qui est du ressort du cours ? Qu’est ce qui est de leur propre ressort ?
  • Si la période de confinement nous a pris de court, il est temps maintenant de s’équiper pour permettre de gérer cette distance « en situation de transition »:
    • Quels sont les espaces nécessaires aux enseignants ? Quels équipements ? Quels outils ? Comment s’organiser pour que les équipes pédagogiques fonctionnent au mieux ? Mais sans oublier la question du changement de métier de l’enseignant et donc de leur formation et de leur accompagnement nécessaire.
    • Parallèlement : ne faut-il pas reconnaître qu’être étudiant à la rentrée nécessitera de disposer d’un ordinateur (avec micro, caméra ? Logiciels spécifiques ?), d’une connexion réseau, d’un espace dédié de travail chez soi ? Faut-il compter aussi sur un smartphone ? Par reconnaître, je veux dire non seulement l’indiquer au moment de l’inscription, mais aussi permettre à chacun d’en disposer : Faut-il prévoir des aides ? Les logements étudiants sont-ils équipés/équipables ? Que prévoir pour permettre le travail hors connexion ?
  • … (à vous de compléter)

Des modèles existent qui répondent chacun à une partie de ces questions. Il faut les combiner pour proposer des solutions en vue de la rentrée. À chaque institution, à chaque équipe pédagogique de se les approprier pour préparer les futurs cours. Pour commencer la liste des modèles pertinents, voici une première liste, n’hésitez pas à la compléter :

  • Le modèle proposé par Hy-Sup permet de poser les dimensions d’un dispositif hybride, de les orchestrer et de se positionner ;
  • Le modèle des classes inversées évidemment pour repenser les déroulés et l’organisation des activités en asynchrone, synchrone, mais aussi leur ouverture.
  • Les ressources éducatives libres dont la définition est proposée par l’Unesco : « Les ressources éducatives libres (REL) sont des matériaux d’enseignement, d’apprentissage ou de recherche appartenant au domaine public ou publiés avec une licence de propriété intellectuelle permettant leur utilisation, adaptation et distribution à titre gratuit. » Ce modèle n’est pas aussi développé que ce qu’on pourrait l’espérer, peut être parce qu’on s’est d’avantage penché sur l’utilisation et la diffusion que sur la collaboration et l’adaptation. Peut être faudrait il plutôt les aborder sous l’angle des communs et du partage. C’est en tout cas un cadre riche pour repenser la pédagogie dans une perspective de collaboration, ce qui a été rappelé à l’occasion de la pandémie
  • La comodalité permet d’envisager des cours où chaque étudiant peut choisir chaque semaine de travailler en présence, ou à distance et ce de manière synchrone ou asynchrone ;
  • Concernant l’accompagnement des étudiants, la formation des adultes nous propose des cadres intéressants : présence sociale à distance, apprentissage autodirigé ou auto-régulation des apprentissages, mais aussi sentiment d’efficacité…
  • Sur l’outillage et l’équipement des étudiants, des préconisations doivent être proposées, sur le modèle du BYOD (pour Bring Your Own Device – sujet dont on parlait déjà en 2012)

Ces questions se posent évidemment sous la contrainte d’une pandémie, doublée d’un soupçon que les institutions y voient le moyen de mettre le système sous pression. Mais utiliser le numérique, c’est également une opportunité : cela permet d’envisager de diversifier les modalités dans le cours. La période de confinement a démontré qu’il était également possible d’avoir des modalités actives, même à distance, pourquoi ne pas les conserver, ou les adopter ? Mais surtout, le numérique est un formidable vecteur pour la collaboration : entre enseignants pour construire des ressources collectives, entre conseillers pédagogiques pour proposer des guides communs et adaptés aux institutions, entre chercheurs pour partager les analyses, entre étudiants pour s’entraider, collectivement pour aborder des questions nouvelles.

Puisque la collaboration, l’entraide semblent se développer pendant les périodes difficiles, vous serez peut être intéressés à rejoindre un groupe ouvert en cours de constitution qui se propose de collaborer pour produire des ressources à destination principalement des enseignants. C’est ici que cela démarre (tout profil bienvenu 🙂 ). Objectif : proposer rapidement des ressources réutilisables, adaptables pour le contexte de chacun.

PS : on pourrait également penser à quels outils pour les enseignants pour favoriser les interactions, pour accompagner, et aux outils pour les étudiants pour s’organiser, pour mieux travailler par eux même, pour mieux faire reconnaître leurs apprentissages.

Crédit photo : parcours « Organiser son cours à distance » proposé par Louvain Learning Lab de l’UCL – licence CC-by-NC-SA

Comprendre les phases du confinement dans le supérieur pour préparer l’après

Depuis le début du confinement, les choses évoluent finalement très vite. Même si le fait de rester confiné chez soi semble rendre le temps particulièrement long, nous constatons qu’un changement rapide est en cours, et qu’il va se prolonger largement après cette « courte » période. Si dans un premier temps la communauté du supérieur s ‘est mobilisée pour gérer l’urgence, les sujets apparus dernièrement nous démontrent que « l’école d’après » reste à être définie aussi dans le supérieur.

Phase 1 : « l’urgence de la continuité pédagogique »

Mi mars, en quelques jours il a fallu passer d’un enseignement présentiel (mais aussi souvent déjà hybride, puisque souvent le numérique permet a minima de communiquer et partager des supports de cours) à un enseignement à distance. Il a donc fallu jongler entre outils existants, qui couvraient certains besoins et trouver des solutions pour compléter. Si certains s’inquiétaient de n’utiliser que des solutions « officielles », beaucoup de solutions alternatives ont été explorées, discutées, et retenues. Discord a ainsi fait une entrée remarquée dans les solutions intéressantes, car permettant de soutenir le travail en petits groupes.

Le passage du présentiel à la distance a posé comme question centrale l’organisation des séances synchrones (cours en amphi, TD, TP). Les établissements ont eu recours à des systèmes de visio, dans lesquels Zoom a pris une place importante. Plusieurs débats en ont découlé :

  • Techniques – est ce que les outils tiennent la charge, permettent l’interactivité ? La réponse est que oui globalement, si les infrastructures sont suffisantes. Dit autrement, il a souvent fallu passer par des solutions externes aux établissements pour cette raison. Et pour l’interactivité, beaucoup de solutions actuelles permettent de créer des petits groupes facilement.
  • Éthiques et sécurité – un large débat a eu lieu autour des failles de sécurité et des fuites de données liées à Zoom. Cet outil a de fait géré une crise de croissance exponentielle, qui démontre d’une part la capacité des solutions informatiques modernes a changer d’échelle, mais les limites des solutions proposées par des startups. Le débat est classique, avec toujours les mêmes arguments entre cloud, logiciel libre et directions des systèmes d’information, mais il ne trouve toujours pas d’issue satisfaisante ;
  • Pédagogiques – la distance met en avant le temps limité pendant lequel quelqu’un peut écouter de manière efficace, et les problèmes d’agenda. Il a fallu apprendre à limiter la durée des amphis, pour aller à l’essentiel, trouver des moyens pour renforcer les interactions, privilégier le travail en petits groupes. L’enregistrement de la séance est devenue indispensable pour les absents. L’absence n’est plus une faute, mais due à des causes multiples (techniques, obligation extérieure, décalage horaire, …). Beaucoup de choses ont été testées, et de nombreuses leçons en ont été retirées, sur lesquelles il va falloir capitaliser.

Bref, cette remise en question soudaine, imposée mais légitime, a permis de se reposer beaucoup de questions sur nos pratiques, a généré énormément de travail, mais permet de dessiner de nouvelles perspectives.

Phase 1 bis : « et nos étudiants ? »

Deux faits saillants sont à retenir, et qu’il serait intéressant de pérenniser. D’abord, les étudiants ont été vus comme partenaires dans cette épreuve. Certains enseignants leur ont demandé quelles solutions pouvaient être trouvées pour conserver le contact, si certains outils leur paraissaient plus pertinents.

Ensuite, nombre de collègues se sont inquiétés de ce que devenaient leurs étudiants : leur santé, leur capacité à poursuivre leurs études. Se sont posées aussi les questions matérielles : moyens de subsistance, connectivité, disponibilité de matériel informatique, zone de travail chez soi. Tout est loin d’être résolu, mais tout cela ne pourra plus être ignoré pour la suite. La questions à laquelle il reste à répondre est de savoir « Quel est l’environnement nécessaire pour étudier à distance ? » (y compris pour s’organiser et pour les évaluations, voir plus loin)

Si clairement il y a eu un changement de posture, ce qui s’est également traduit par la question du maintien du lien, je n’ai par contre pas vu énormément de choses sur le maintien ou la transformation des liens sociaux entre étudiants qui est pourtant un des éléments majeurs pour la progression de tous. Et parallèlement, les questions de méthodologie, d’organisation quand on est à distance ont été évoquées ici et là, mais peu traitées me semble-t-il. Et pourtant ce « curriculum caché » va au-delà des questions techniques. Bref, le métier d’étudiant est transformé, c’est donc l’occasion de se pencher sur cet accompagnement nécessaire pour développer la capacité d’apprendre et limiter les inégalités.

D’un point de vue plus pédagogique, le changement en milieu de semestre pose une remise en question des attendus. Certains de nos étudiants doivent gérer beaucoup de difficultés : personnelles, techniques. Le déroulé des cours a été perturbé. Bref, quels seront leurs acquis durant ce confinement ?

Phase 2 : « Des initiatives et des ressources pour aborder la transformation »

Très vite, les cellules pédagogiques des différents établissements ont proposé des portails de conseils et de ressources pratiques pour permettre d’assurer les cours. Des acteurs ont assuré une veille contributive de la presse sur le sujet de l’éducation, ou assuré une revue de cette presse. Des acteurs ont mis à disposition des ressources et des outils ou des conférences. De nombreux temps d’échanges et autre webinaires ont été organisés. La collecte faite sur le site « riposte créative pédagogique », avec une entrée initiatives, et une entrée ressources, donne une idée de la diversité et de la richesse des propositions.

Phase 2 bis : « Routinisation »

Sur deux mois, il est normal qu’une routine se mette en place. C’est ce qui permet de se concentrer sur les apprentissages. Mais comme pour les autres formes de télétravail, la fatigue s’est aussi installée. Les solutions mises en place ont fonctionné mais au prix d’un investissement important de chacun (enseignants et étudiants). Certaines de ces solutions sont d’ailleurs intrinsèquement porteuses de fatigue (les échanges en visioconférences sont plus fatigants qu’en direct, et les réponses aux questions par forums, mails ou autres, sont plus longues à faire qu’à l’oral, et souvent sur des horaires plus larges).

Phase 3 : « Les questionnements sur l’après »

Pendant le confinement, beaucoup de personnes se sont posées la question de savoir si « l’après » serait identique à « l’avant » et comment chacun nous nous positionnons dans cette transformation. Bruno Latour a posé ce questionnement autour d’un questionnaire « Où atterrir après la pandémie? », repris par d’autres. Une version « enseignement supérieur » a été proposée sur le site riposte créative pédagogique – les 4 C : quelles Coopérations ? que Cesser ? que Conserver ? que Créer ? Les retours de ce questionnaire et les interviews réalisés démontrent les différentes prises de consciences et cette étape de transition.

Phase 4 : « L’évaluation »

Cette phase a suscité beaucoup d’échanges et de réactions. Les évaluations sont en effet fondamentalement transformées lorsqu’il n’est plus possible d’avoir des salles d’examen. L’adaptation numérique sous forme de surveillance à distance pose autant de problèmes qu’elle en résout. Les débats ont été ravivés, et ils vont continuer. On le sait la nature de l’évaluation guide l’organisation des apprentissages, et donc les comportements des étudiants. La relation n’est pas la même entre un étudiant que l’on suspecte par avance de vouloir tricher, et un étudiant que l’on considère comme un partenaire dans l’apprentissage. Et cela ne se décide pas sur une UE isolée, mais dans le cadre d’une approche programme. C’est clairement un débat qui va se prolonger au delà de la période de confinement, d’abord parce que c’est un problème qui était déjà posé avant (entre la remise en question du bac chaque année et le décalage ou le passage à distance déjà imposé lors des mouvements des années précédentes) mais aussi parce qu’il est central dans la formation, et trop souvent implicite.

Phase 5 : « Les enquêtes »

Si l’université de Rennes 2 a publié une enquête très rapidement sur les conditions de vie et d’études de ses étudiants, le gros des enquêtes a fleuri sur la fin du confinement. Il faut évidemment un peu de temps pour construire un questionnaire qui tienne la route scientifiquement, pour récolter et analyser les données, surtout quand la majorité du temps est consacré à enseigner en situation d’urgence. Ils sont nombreux aujourd’hui, venant de multiples laboratoires. Gageons qu’ils donneront des éléments factuels posés dans cet article.

Phase 6 : « Penser la rentrée »

Dans le supérieur, nous n’aurons pas de retour d’étudiants avant l’été. Par contre, la question de la préparation de la rentrée, avec une grande incertitude sur les conditions sanitaires qui s’imposeront, se pose déjà de manière aiguë. Sur le modèle de ce qui se passe dans les cycles du primaire et du secondaire, il va falloir arbitrer entre activités à distance et activités en présence, mais « distanciées socialement ». Des voix s’élèvent pour se privilégier le présentiel, mais on sait déjà que le distanciel fera partie du paysage, notamment parce que les étudiants étrangers ne pourront vraisemblablement pas nous rejoindre en septembre. Ce qui inquiète, c’est d’une part qu’ici aussi les directions semblent arbitrer sans tenir compte des terrains (ils sont multiples, de par les niveaux et les disciplines), d’autre part qu’il semble difficile de travailler de la même manière que pendant le confinement, mais aussi qu’il reste beaucoup d’inconnues. La solution ne viendra pas non plus de la mise en place d’un enseignement à distance classique qui ne correspond pas aux pratiques mises en place par les enseignants, ni à leur prolongement, comme le prouve certains questionnements. Bref, il va falloir faire confiance, innover, partager et analyser.

Quelles sont les mise en commun qui pourraient alléger le travail de chacun ? Comment repenser nos pédagogies ? Comment assurer des conditions d’apprentissage pour nos étudiants (en termes techniques, logistiques, d’organisation, de motivation, …) ?
Il est sans doute temps de travailler au-delà des périmètres des universités, écoles et autres établissements pour permettre des mutualisations qui aillent au-delà de l’échange de bonnes pratiques.
En conclusion, le confinement se termine parait-il, mais si nous avons découvert de nouvelles pratiques pendant cette période, nous sommes également conscients que nous n’avons qu’amorcé une transformation qui s’annonce profonde et longue, radicale. Ce débat a commencé au travers de l’évaluation, il devra s’élargir au soutien des étudiants, à l’organisation de la pédagogie, notamment au travers des séances de travail en ligne (TD, TP) avec des modalités actives adaptées à la distance, et sans doute à la coopération et la mutualisation autour de ressources adaptées, adaptables, réutilisables.

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PS1 : je n’ai pas parlé des phases des edTech, dont les acteurs ont hésité à savoir si la continuité pédagogique était une opportunité en or, ou une vraie menace. EdTech, ni sacre ni massacre

PS2 : je n’ai pas non plus parlé de la question des stages, ni d’apprentissage, mais là aussi l’enseignement supérieur est dans le flou.

Crédits photos : moon-in-phases par Spirit Fire – licence CC-by

Coopération ouverte et éducation au forum des usages coopératifs

Le forum des usages coopératifs de Brest aura lieu cette année du 4 au 6 juillet et le thème sera coopération ouverte. La formule est variée et réunit 400 acteurs d’horizons variés.

L’éducation est évidemment au centre de la question. Comment développer et valoriser cette coopération du partage sincère au sein des pratiques éducatives ? Comment augmenter le pouvoir d’agir de tous et développer les communs dans la formation ? Nous essayerons de répondre à ces questions au travers de plusieurs temps de débats tout au long des trois journées du forum.

  • Mercredi, nous nous intéresserons aux coopératives pédagogiques, aux transformations qui sont induites notamment au travers du projet « école apprenante » ;
  • Jeudi matin, Ange Ansour viendra nous parler en plénière des partenariats recherches-pratiques au travers de son projet « les Savanturiers » ;
  • Jeudi, c’est bien le pouvoir d’agir qui sera ensuite au cœur de nos débats. Nos invités viendront témoigner de leurs dernières initiatives autour de la reconnaissance des apprentissages, de la valorisation des apprentissages informels, de la validation mutuelle.
  • Vendredi, nous vous invitons à travailler ensemble pour proposer de nouvelles pistes pour développer la coopération et les communs dans la formation ;

Parmi les invités, nous aurons des personnes autour des coopératives pédagogiques (Jean-Michel Le Baut, Marc Le Gall, Gilles Cornillet, Fanny Egger et Yves Leblanc de l’académie de Dijon et leur projet école apprenante et Edmus avec Logann Vince), autour de Badgeons la Normandie (Muriel Moujeard et Jean-Marie EdenCIBC), Open Badge Recognition Alliance (Serge Ravet), validation mutuelle de compétences (Philippe Ruffieux – HEP Vaud), et bien d’autres.

Venez pour écouter, pour témoigner, pour échanger, pour proposer des pistes et des actions pour que la coopération sincère vienne irriguer l’éducation. Tous les matins de 10:30 à midi, jeudi matin en plénière à 9 heures et à tout moment au gré des rencontres.

Plus d’informations ? Vous pouvez lire et enrichir librement la page éducation de ces journées, et/ou proposer des contributions pour vous présenter et favoriser les rencontres. N’hésitez pas à consulter le programme complet du forum. Et n’oubliez pas de vous inscrire.

Crédit photo : File:Constitutional Reliability of Tamilnadu Council.jpg. (2018, May 19). Wikimedia Commons, the free media repository. Retrieved 09:53, June 14, 2018 Licence CC-by-SA 4.0

Road sign to  education and future

Transformation numérique de l’éducation : nouvelles fraîches

Dans le train de retour de plusieurs rencontres autour de ces questions, je me pose la question sur quoi retenir de tout cela. Il y a évidemment moult nouveaux projets, et autres nouvelles startups, des nouvelles têtes, des anciennes avec qui on est toujours content d’échanger ou des rencontres dans la vraie vie de relations virtuelles, mais depuis le temps que je m’intéresse à ces questions, j’en suis plutôt à essayer de cerner les évolutions…

Continuité dans un constat plus largement partagé

La question du constat était plus prégnante durant la journée d’Educpros. On intègre maintenant plus facilement que le numérique est en train de transformer/révolutionner le paysage de l’éducation. Ce n’est pas fondamentalement nouveau mais la prise de conscience semble réelle. La formulation change suivant d’où on vient. Certains parlent de changement de paradigme, d’autres de chaîne de valeur complètement bouleversée (c’était déjà la formulation de Diane Oblinger de Educause en 2012, mais à l’époque cela semblait passer au dessus des têtes de pratiquement tout le monde). La notion de plate-forme est réutilisée de différentes manières, parfois approximatives. On compare cette révolution à celles qui se sont passées dans d’autres domaines (Nicolas Glady reprend de manière élégante la comparaison avec Kodak qu’Emmanuel Davidenkoff avait développé dans son livre « le tsunami numérique » en 2014).

La prise de recul par rapport à ce constat pour permettre d’agir ne semble pas encore complètement intégrée. Peut être faudrait-il refaire cette synthèse. La conférence du CESI donne une bonne trame avec ses 6 piliers pour un nouveau paradigme, mais il manque quelques clés (dont notamment la question de l’enseignant qui est pourtant récurrente). Je préfère les réorganiser en questions, qui devraient toutes commencer par « A l’ère du numérique, », ça fait presque table de matières d’un rapport de plus :

  • Quels objectifs de formation ? La question de l’évolution des métiers par le numérique, la formation autour de la maîtrise des compétences informationnelles et numériques ;
  • Comment former ? Quelles pédagogies mettre en œuvre ? Ou encore quels modes d’apprentissage si on parle d’apprentissage adaptatif ou d’équivalents ? On peut mettre ici aussi la question des nouveaux cursus, hors les murs comme le projet Minerva, ou intégrant plus de liberté de choix dans les UV choisies, comme on le voit apparaître ;
  • Quels espaces d’apprentissage ? Le constat est largement partagé que les nouveaux modes d’apprentissage liés au numérique obligent à revisiter les espaces de nos établissements et à les mixer
  • Comment évaluer les étudiants ? l’évaluation des étudiants, la certification sont régulièrement questionnées. Il y a ici un vrai champ de changement tant l’évaluation guide les stratégies d’apprentissage de nos nos étudiants ;
  • Comment construire de nouveaux dispositifs ? Ces nouveaux enseignements peuvent nécessiter de nouvelles équipes intégrant à la fois des enseignants, des ingénieurs (et pourquoi pas des étudiants) qui deviennent des projets à développer ;
  • Comment évaluer les dispositifs ? L’EM Normandie a récemment publié un livre blanc qui propose d’intégrer la question l’évaluation de la pédagogie jusqu’au niveau de l’évaluation des établissements. Au delà de la valorisation de l’engagement des enseignants, il s’agit bien d’intégrer cette question de manière systémique.
  • Comment accompagner les acteurs ? Il faut prendre en compte le fait que les étudiants changent, mais aussi que le métier de l’enseignant évolue. L’étudiant est au centre des dispositifs, mais on ne fera rien si l’enseignant n’est pas juste à coté.

Institutionnalisation

Des directeurs viennent témoigner sur ces transformations, ce qui est une forme d’engagement de nos institutions, mais on voit également apparaître une multitude de postes aux appellations très variées, allant jusqu’au fameux Chief Digital Officer, et de nouvelles structures associées qui démontrent que les institutions cherchent à intégrer ces questions dans leurs organisation. Les réunions autour des innovations pédagogique et le numérique ne sont plus un repaire d’enseignants alternatifs et autres ingénieurs pédagogiques.

Convergences et décloisonnements

Signe de maturation, le numérique n’est plus vu comme un élément à part, mais il s’intègre pleinement dans tous les aspects de l’éducation. Des frontières tombent. Les pédagogies actives sont reconnues comme approche pertinente. On parle d’abord de pédagogie, puis d’outils numériques utiles pour ces pédagogies et non plus de pédagogie numérique. Cela permet de réconcilier deux communautés. Numérique et présentiel s’articulent, au travers d’espaces que l’on cerne mieux. Les communautés numériques se prolongent au travers d’événements dans la vie réelle. La EdTech se développe et semble vouloir travailler en bonne intelligence avec les acteurs classiques de l’éducation. Les acteurs classiques développent leurs approches en tenant compte de leurs histoires et de leurs concepts. Et en même temps, chacun identifie mieux sa place dans l’écosystème, ce qui ne peut que faciliter les collaborations.

La thématique des données personnelles

Pour finir, la question de données personnelles devient une préoccupation partagée, mais à laquelle il manque une vision claire. On s’inquiète des modèles économiques basés sur la capitalisation de cet or numérique. Les juristes semblent apporter des réponses, qui cherchent à encadrer ces business, mais qui sont encore loin de permettre de rendre le contrôle des données aux personnes elles-mêmes. Et curieusement, je n’ai entendu parler de learning analytics que dans les discussions de couloir, pas dans les plénières.

L’humain au centre

Mais surtout, et c’est heureux puisqu’il s’agit d’apprentissage et d’éducation, l’humain est au centre, tant par rapport au repositionnement de tous les usages autour des apprenants, mais aussi par la manière dont ces événements sont organisés, donnant la part belle à l’expérience vécue et aux échanges.

7300782814_3f0d3f8879_k_dCrédit photo : Marches, le bassin par Alice Bonhomme licence CC-by-sa

PS : Désolé si c’est un peu flou, grosse fatigue…

Accompagnement des enseignants dans le cadre de la transformation numérique

C’est à la fois une question de numérique, de pédagogie,  de démarche scientifique, et donc de développement de communautés …

Le métier d’enseignant change. Disons que dans l’enseignement supérieur, l’aspect professionnel de l’enseignement est une dimension maintenant identifiée puisqu’on rend la formation sur ce sujet obligatoire pour les nouveaux enseignants chercheurs. Dans ce contexte, pédagogie et numérique sont traités de manière conjointes. L’hypothèse avancée étant qu’ils se renforcent mutuellement.

La transformation numérique relance la question de l’évolution du métier dans un cadre en changement, d’une évolution qui s’avère continue, notamment parce que le champ impacté par le umérique s’élargit d’année en année. Cette évolution du métier ne peut prendre sens que si elle est ancrée dans un cadre permettant d’orienter son action, un cadre qui est forcément celui de la pédagogie. De fait, ces deux premières dimensions nous amènent à intégrer également la démarche scientifique comme étant au cœur de cette évolution.

À cet égard, il est intéressant de s’appuyer sur les travaux menés dans le cadre des humanités numériques. Les humanités numériques permettent de penser l’intégration du numérique dans l’évolution de la production et de la diffusion des savoirs et et à la fois l’évolution des sciences humaines et sociales. Le numérique est à la fois vu comme un nouveau champ d’étude (qu’est ce qui change par le numérique) et comme un vecteur d’évolution des démarches scientifiques (comment faire de la recherche avec le numérique). Les humanités numériques, en tant que trans-discipline nous posent la question de l’évolution des disciplines liées à la pédagogie (sciences de l’éducation, EIAH, …), i.e. comment l’apprentissage change par le numérique, et quelles nouvelles méthodes développer avec le numérique (par exemple l’analyse des données d’apprentissage ou « learning analytics »).

Il y a aussi ici la question de l’évolution de métiers visés, des pratiques qui se développent en intégrant le numérique. Pour cela il y a deux axes qui permettent d’aborder cela. D’une part, on parle de culture numérique qui transforme la société, d’autre part on parle de littératie numérique. Cela transforme à la fois le métier d’enseignant, ceux que visent nos étudiants et la manière dont ils se comportent, donc apprennent. Le cadre de la littératie numérique intègre de manière explicite les processus de recherche d’information, de compréhension de gestion et de publication d’information au sein d’une communauté dans une perspective de développement de son esprit critique. Les fondements des différentes étapes de ce processus sont bien entendus maîtrisés par les enseignants. Il doivent néanmoins être transposés dans le cadre numérique, appropriation qui peut se faire dans le cadre de son développement professionnel, pour ensuite être réinvesti en tant qu’accompagnement de ses étudiants dans des démarches actives. Les humanités numériques développent également ce lien entre pédagogie, littératie numérique et recherche, en tant que pratique pédagogique. François Taddei va un pas plus loin en avançant que le numérique impose de lier modalités d’apprentissage et méthodologie de recherche au travers de sa vision de société apprenante.

Mais la recherche, ou du moins une approche de démarche scientifique, est également un vecteur potentiel de développement professionnel de l’enseignant en soi. L’idée nous vient du monde anglo-saxon avec le SOTL (Scholarship Of Teaching and Learning), à savoir mettre en place une méthode professionnelle, réflexive, instrumentée sur ses pratiques d’enseignement allant jusqu’à la publication. Cette démarche n’est pas nouvelle, mais a comme qualité de rapprocher pratiques d’enseignement des pratiques de recherche. Dans un tel cadre l’accompagnement par un conseiller pédagogique qui vient en soutien aux projets de renouvellement pédagogiques d’enseignants trouve naturellement sa place, en proposant à l’enseignant des outils pour l’aider à éclairer sa pratique, et à réfléchir à des pistes d’évolution. En adoptant une pratique réflexive, le développement professionnel pédagogique devient rationnel.

Traditionnellement, une question clé pour le chercheur est d’identifier des communautés savantes avec lesquelles il va pouvoir échanger sur ses travaux, et dans lesquelles il va pouvoir monter en compétence.Là encore le conseiller pédagogique peut jouer un rôle en tant que relai vers des communautés au sein desquelles il a vocation à participer. Bien que trop peu connues, de telles communautés existent dans le domaine pédagogique, qui permettent de progresser en adoptant une démarche SOTL. Elles peuvent être liées à une discipline (comment enseigner l’informatique, par exemple), à un type de pratique ou de méthode (en pédagogie, on trouve par exemple une communauté autour de la classe inversée). Elles peuvent avoir vocation à accueillir un public développant une réflexion un peu plus mûre sur les pratiques en croisant avec un public en sciences de l’éducation (comme l’AIPU ou la communauté autour du colloque « Questions de Pédagogies dans l’Enseignement Supérieur » pour citer les deux communautés francophones principales. Les enseignants-chercheurs qui font un pas vers ces communautés et leurs colloque sont souvent conquis par la qualité des échanges (voir par exemple l’évaluation du dernier colloque en date de QPES). Ces communautés sont conscientes des enjeux liés au numérique, utilisent le numérique au quotidien, mais n’en font pas un enjeu central.

Parmi les communautés qui tirent parti du numérique, notons ces nombreuses communautés nées autour d’une pratique pédagogique, comme celle des twictées, ou de la classe inversée, qui ont émergé rapidement et qui se sont prolongées par des colloques. Certes, ce sont des exemples dont un est plutôt issu du secondaire, mais ils démontrent l’émergence possible et souhaitable de communautés nouvelles, hors des influences institutionnelles. À cet égard, l’organisation de l’université d’été Ludovia est exemplaire en sachant reconnaître et accueillir ces communautés émergentes. Notons aussi le réseau des Learning Labs, qui se fédère autour des changements de pratiques et des espaces sous l’impact du numérique, qui s’avère être également être une communauté dynamique et ouverte.

Les humanités numériques promeuvent les approches de science ouverte. Dans un contexte numérique, la publication peut prendre différentes formes, les démarches participatives permettent d’alimenter le débat, et on constate l’apparition de nouvelles formes d’événements plus actifs et moins formels. Tout cela créé un écosystème dans lequel il est possible d’évoluer du pédagogue débutant au chercheur confirmé.

Coté publication ouverte, des enseignants dont certaines références du domaine proposent des blogs, sources de réflexions. Certains médias proposent également des « fermes de blog » comme Educpros ou proposent des tribunes à des scientifiques (je pense à The Conversation qui propose une rubrique éducation). Des MOOC autour de cette transformation numérique sont également proposés. Certains permettent de créer des communautés temporaires susceptibles de nourrir des échanges intéressants.

Parmi les qualités du numérique, il y a cette opportunité de donner à voir l’abondance des initiatives. Des sites participatifs, comme par exemple innovation-pedagogique.fr, permettent une valorisation aisée des développements pédagogiques et des idées. À la fois source d’information, point d’entrée d’une communauté et moyen d’entamer une production écrite sur le web et de la partager avec ses pairs. On rentre là dans une démarche classique du numérique où chaque lecteur peut également contribuer, et où l’adhésion à une communauté est facilitée. Ce site promeut également une démarche de publication ouverte (chère également aux acteurs de humanités numériques) en relayant nombre d’autres publications ouvertes (de blogs de l’enseignement supérieur mais aussi de revues classées).

Notons également une initiative de réseau coopératif qui débute ici pour recenser et valoriser cet écosystème numérique autour de la pédagogie.

Il existe également des revues ouvertes dans le domaine (RIPES, RITPU, STICEF, …), mais conservant une démarche plus classique dans l’édition. L’Arxiv de l’éducation reste à créer.

Le numérique, ce sont aussi une nouvelle manière d’organiser des événements participatifs, actifs, dynamiques, permettant de se projeter dans le futur. Événements qui sont évidemment relayés dans le monde virtuel. Il y a eu les MOOCamp, Hack’apprendre pour imaginer l’université en 2035, ou les Orphee Rendez-vous. Il y a maintenant Edumix. Ces événements permettent de renforcer des communautés, d’élargir leurs bases, de mettre en avant le caractère humain de cette transformation.

Accompagner les enseignants à s’approprier les outils numériques doit sans aucun doute se prolonger par une invitation aux enseignants à intégrer les communautés s’intéressant à la pédagogie, à développer une littératie numérique en lien avec ces communautés, pour qu’ils puissent ensuite réinvestir les idées qu’ils auront collectées et les pratiques qu’ils auront développées avec leurs étudiants. La bonne nouvelle est que la démarche est proche de celle de la recherche, et que les évolutions visées correspondent également aux évolutions des pratiques des chercheurs. La transformation en cours nous invite donc à associer numérique, pédagogie et recherche.

NB : de retour d’Edumix, je confirme que l’on peut (doit?) aborder cette transition avant tout comme une aventure humaine. Ce petit texte s’affine dans mon traitement de textes depuis quelques jours, en vue de la journée transition digitale proposée par Educpros le 19 octobre. Un grand merci également à ma collègue Marine Karmann pour ces échanges qui nous ont permis d’affiner notre réflexion.

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Crédit Photo : l’équipe Zapata – Edumix Saint Etienne par le media room – licence CC-by-sa
 

La quinzaine de la transformation éducative

Les journées nationales de l’Innovation Pédagogique dans l’Enseignement Supérieur (JIPES) fin septembre ont été l’occasion de nombreux échanges autour de l’ensiengnement supérieur du XXIème siècle. Organisées par le MESRI (Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation), c’était évidemment un événement important. Mais ce n’est pas le seul, bien au contraire. On peut considérer que c’était l’événement d’ouverture d’une quinzaine de la transformation éducative. Voyons plutôt.

Vous êtes plutôt créatif, et intéressés par les événements participatifs ? Edumix vous passionnera du 11 au 13 octobre à Saint-Étienne. Si vous passez par là, ne ratez pas la restitution le 13 après midi à partir de 15 heures.

Vous croyez que la transformation viendra des Edtech ? Rendez vous les 12 et 13 octobre au Learning Show à Rennes pour repenser la formation avec le gratin de la EdTech.

Si pour vous la clé est la communauté étendue, et en lien avec l’activité professionnelle, vous serez sans doute tentés par le hackathon sur l’apprendre ensemble à Paris le week end du 14 et 15 octobre.

Le CESI organise un colloque plus formel, mais non moins intéressant, en posant la question d’un nouveau paradigme pour Penser la Formation aujourd’hui. Tables rondes et synthèses pour une approche systémique les 16 et 17 octobre à Paris autour de 6 piliers de cette transformation.

Vous travaillez à l’IMT (Institut Mines-Télécom), le second séminaire interne sur les transformations éducatives est fait pour vous à Rennes les 17 et 18 octobre.

Educpros prend l’angle de la transformation digitale d’un point de vue pratique pour aborder cette question éducative à Paris le 19 octobre.

Deux choses sont sûres :

  1. Il ne sera pas possible d’assister à tous ces événements, il faut faire son choix. Clairement les calendriers n’ont pas été croisés ;
  2. Et pourtant les acteurs se connaissent. Certains se retrouveront plusieurs fois, d’autres se croiseront. La synthèse globale sera sans doute plus difficile à réaliser.

Pour ma part, je serai heureux de m’immerger dans différents contextes et donc différents points de vue. Mon choix est lié à l’ordre d’apparition et d’invitations ces derniers mois. Je serai donc à Edumix, au CESI et à Educpros. J’ai présenté mes excuses aux organisateurs du Learning Show, du cercle APE, et à mes collègues de l’IMT auxquels j’ai promis un retour sur les événements auxquels je participerai.

 

PS : j’ai adoré ma lecture du matin : Le design thinking, de Stanford à l’école primaire française. On y parle de démarche d’innovation pour tous les enseignants, de changement de posture, de bienveillance, et d’étudiants qui sortent de leurs établissements pour accompagner la société civile, ici les profs. Que du bon. Inspirant pour le sujet qui nous préoccupe ici en tout cas.

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Crédit photo : Rosendale Primary School Design Thinking with NoTosh par Ewan McInsoth licence CC-by-nc

Formation : transformons nous avant d’être transformés ou de disparaître

Je profite de mon saisissement à la lecture du billet de Romain Gibert « Non à la transformation digitale en formation … oui à la rupture » pour relancer mes observations dans le débat sur la transformation éducative et numérique.

Premier point, il emploie des mots assez crus, mais justes sur le sentiment de nombre d’apprenants dans le système éducatif (on s’y fait ch…) . Rien de nouveau, mais à chaque fois plus insupportable (Que répondre à son enfant quand il vous dit ce genre de choses, que vous êtes enseignant et que vous savez qu’il a raison ?). Et clairement la coupe est pleine.

Second point, il rappelle que nous avons nombre de pistes pour enclencher notre transformation. Les pistes sont là, mais il faut passer à l’action. Malheureusement, selon lui, le démarrage de l’action se perd entre décideurs, effrayés qui n’ont rien compris et consultants qui proposent des discours lénifiants. Il y a ici aussi un fond de vérité.

Ensuite, je suis un peu plus circonspect sur la formulation de la solution.

Oui, donnons la parole aux apprenants pour qu’ils puissent participer à la transformation, et entamons un discours entre personnes responsables, en quittons ce mode de relation parent-enfant pour pouvoir échanger entre personnes responsables, ce qui est trop rarement le cas. Le climat d’écoute et de confiance reste à installer.

Mais non, ne croyons pas que ce sont les jeunes qui ont inventé les nouvelles manières d’écouter la musique, de se déplacer, d’acheter à manger. Ces nouveaux modes d’agir proviennent majoritairement de jeunes entreprises qui ont un modèle économique particulier. Si il y a indiscutablement des dynamique à intégrer pour rendre la formation plus vivante, il y a aussi un risque de donner le contrôle de nos parcours d’apprentissage à des entreprises.

Oui il y a indiscutablement urgence à nous transformer, ne serait-ce que parce que les grands entreprises du numérique qui ont si bien su nous proposer de nouveaux comportements, sont intéressées (GoogleAmazonAppleLinkedIn, …) et parce que le système éducatif a besoin d’oxygène. Mais pas tout recommencer à zéro, refonder l’école était un étendard derrière lequel nous pouvions nous retrouver.

Et non, ne cassons pas tout. Si notre système est poussiéreux, il est néanmoins porteur de valeurs, de savoir-faire, de société qui mérite qu’on en conserve les fondations. Certains éléments sont rappelés dans cette transformation (esprit critique, bienveillance, apprendre à apprendre …). Ils ne sont pas forcément dans la feuille de route des entreprises du numérique, quoiqu’on en pense.

Il y a également nécessité pour rendre cette transformation opérationnelle, non pas d’asséner des vérités prémâchées de l’imaginer, de la rendre désirable et de la décliner ensemble en réseau pour identifier et décliner dans les différents contextes les voies de ces transformations. Nous avions décliné quelques clés ensemble au forum des usages coopératifs. Cela reste d’actualité, et une nouvelle initiative démarre en ce sens pour une coopération ouverte dans l’enseignement supérieur. C’est l’occasion pour que tous ensemble nous avancions, et non pas selon uniquement les visées d’entreprises, ou de décideurs qui n’auraient pas intégré toutes les dimensions liées à cette transformation. Il faut avancer ensemble.

Il n’y a pas de solution toute faite. Il va falloir imaginer et se projeter, faire, analyser et réfléchir à notre action, croiser et partager. C’est une démarche à la fois de culture scientifique, de culture numérique et sociale.

Alors, oui transformons, remixons la formation, avec les nouvelles générations mais pas en cassant tout et en laissant les clés sur la porte. Ce serait nier notre rôle de pédagogue, d’acteur et de citoyen.

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Crédit photo : Boîte à outils de Hacker par Frédéric Bisson – licence CC-by-nc-sa

 

Université contributive – état des lieux

Pour une université en phase avec son temps et ses valeurs

La transition numérique modifie l’université de manière plus profonde qu’il n’y parait. Aborder cette transition par le prisme de la contribution permet d’avoir une vision émancipatrice du numérique. Nous allons considérer ici les changements déjà en cours sur le terrain pour montrer qu’ils prennent sens en les articulant au travers de la notion d’université contributive.

« Une université est un établissement qui fédère en son sein la production, la conservation et la transmission de différents domaines de la connaissance » (Wikipedia). L’article cite ensuite Peirce, un philosophe américain, qui a défini en 1891 l’université comme « une association d’hommes […] dotée et privilégiée par l’État, en sorte que le peuple puisse recevoir une formation [guidance] intellectuelle et que les problèmes théoriques qui surgissent au cours du développement de la civilisation puissent être résolus ».

Le numérique transforme profondément la manière dont on produit, conserve et transmet la connaissance, c’est à dire le cycle complet de la vie de la connaissance. L’abondance des informations, leur diffusion ouverte, le partage et la collaboration deviennent la règle. La transition numérique transforme la société et a donc un impact sur l’université. Sur le question de l’évolution de l’université, les rapports (Stranes, Europe)  se suivent mais n’interpellent pas directement les acteurs, que ce soient les étudiants, les enseignants chercheurs ou les autres acteurs de l’université. Et pourtant sur le terrain les choses bougent, la manière d’aborder la recherche, l’enseignement, l’organisation des espaces se modifient en phase avec les attentes des uns et les valeurs portées par les autres. En quoi ces évolutions dessinent elles une université contributive? C’est ce que nous allons essayer d’esquisser ici.

Pour définir “Université contributive”, il n’est pas possible de s’appuyer sur Wikipedia (l’article  “Université contributive” reste à créer à  l’heure où j’écris ces lignes), ni sur quelque moteur de recherche que ce soit, c’est donc clairement un néologisme qui est proposé dans le cadre du MOOC Enseigner et Former dans le Supérieur. C’est Bernard Stiegler qui va nous permettre de démarrer au travers de ce qu’il appelle l’économie de la contribution et sa réflexion sur le travail contributif. Un autre point d’entrée théorique pourrait alors être le travail de Michel Bauwens  (voir par exemple son livre Sauver le Monde, ou un interview «Le « peer to peer » induit que la production émane de la société civile»). Le principe est que tous les acteurs peuvent contribuer, dans notre cas donc étudiants, enseignants chercheurs, mais également tout le personnel des universités, aux différentes facettes de la vie de la connaissance.

Nous allons essayer de cerner la notion au travers de courants qui existent aujourd’hui. Au delà de la théorie, la contribution prend corps à partir du terrain. Tout comme le web est défini par le flux, sans action point de contribution. Dressons donc un panorama partiel des courants et des actions qui relèvent de cette université contributive.

Au niveau recherche tout d’abord, différents mouvements,comme les Humanités numériques, la science 2.0, qui promeuvent de nouvelles approches pour faire de la recherche, en permettant à tous de s’associer à un travail de recherche, en publiant non seulement les résultats, mais en partageant également les données utilisées et le protocole expérimental retenu. Le processus de recherche devient ainsi communautaire. Parmi d’autres, le projet Cesgo, issu du domaine de la biologie, propose une infrastructure de recherche complète (un environnement virtuel de recherche) permettant un travail collaboratif entre chercheurs  en mettant à disposition moyens techniques et humains pour conduire un telle démarche contributive. Ces différents mouvements et initiatives promeuvent une approche ouverte pour les données et les publications, considérant que la connaissance, produite par les universités, est à verser dans le domaine des biens communs. La connaissance doit être disponible pour tous, et est gérée par la communauté.

Au delà du cercle des chercheurs, les démarches de science ouverte proposent d’associer les citoyens à la recherche. Des initiatives en cours de construction comme ”65 millions d’observateurs” visent à permettre à chacun de contribuer. Les chercheurs anglais en éducation qui publient chaque année depuis 2012 un dossier prospectif sur les grandes tendances pédagogiques, ont parfaitement intégré cette dimension dans leur cadre d’analyse. Le rapport “Innovating Pedagogy” de 2013 mettait ainsi en avant la “Citizen Inquiry” au coté de la “Maker Culture”, du “CrowdLearning” et des MOOC (résumé en français ici).

Entre recherche et pédagogie, François Taddei milite pour le développement de démarches collaboratives dans l’éducation, basées sur la démarche scientifique et ouvertes sur le monde.

Coté enseignement l’université contributive va au delà de la simple ouverture de ressource. En termes de pédagogie, elle passe par un accompagnement de la construction de la connaissance par les apprenants, en phase avec les compétences définies par la littératie numérique. Par exemple, certains proposent une co-écriture avec les étudiants des ressources d’un cours. Une telle démarche contributive entre dans le cadre des ressources éducatives libres (REL ou OER en anglais, libre car quel autre statut donner à une telle oeuvre collective). Il devient possible de proposer un cours basé sur les contributions des étudiants.

Dans un certain nombre d’institutions et dans un cadre défini, les étudiants peuvent également proposer leurs sujets de projet ou de recherche. Les productions issues de ces travaux sont d’ailleurs des contributions à la connaissance.

L’évaluation et l’apprentissage par les pairs permettent aux étudiants de contribuer à leur formation. L’évaluation par les pairs a notamment connu un regain d’intérêt dans les évaluations dans les MOOC.

L’étudiant devient ici contributeur de sa formation et de celle de ses pairs. L’enseignant est accompagnateur, garant du processus de construction. Et on le voit ces contributions peuvent porter aussi bien sur le contenu, que sur les sujets d’études ou même l’évaluation.

L’université est également un lieu de vie. Là aussi la logique de contribution transforme les espaces et permet de repenser les événements. Le Fablabs qui développent la culture du faire et de l’auto-organisation fleurissent dans les universités. La conception des espaces est repensée pour intégrer le numérique, encourager les échanges, et mieux accueillir les étudiants.

Un lieu de vie est un espace d’accueil d’événements. Les approches contributives ont depuis longtemps pris conscience de l’importance de rencontres physiques, d’événements qui donnent à voir, et qui amplifient la logique de contribution. Nombre de conférences informelles, d’échanges, de débats se déroulent sur les campus. Citons deux exemples parmi d’autres qui démontrent de nouvelles formes d’échanges sur des sujets trop peu mis au débat.

Le premier exemple est le MOOCamp day, événement national organisé sur 7 sites simultanément, durant lequel la proposition était 1) de proposer des sujets de MOOC, 2) de construire ensemble les scénarios des MOOC retenus, 3) de voter pour son MOOC préféré. La contribution de tous porte bien ici de sur des sujets de cours, de leurs organisations et de leurs contenus.

Le deuxième exemple est la journée Hack’apprendre “2035 idées pour construire l’université en 2035” de l’université de Louvain La Neuve durant laquelle chacun était invité à contribuer en apportant ses idées sur l’université de demain.

 

Et en parlant du renouvellement des espaces et de l’organisation des événements, nous venons implicitement de parler des espaces de conservation de la connaissance, tant les bibliothèques ont été les premiers espaces à se repenser en tant qu’espace de ressources, de travail en groupe, et d’événements, souvent en se rebaptisant learning centers. Les personnels de ces espaces ont d’ailleurs vu leur métier évoluer. Certains se constituent en communauté ouverte pour contribuer à l’évolution de leur métier, comme par exemple au sein de doc@Brest.

On le voit, de nombreux éléments existants contribuent à dessiner l’université contributive. L’acception de cette notion permet de donner corps et cohérence à de  nombreuses initiatives qui dessinent une véritable évolution de l’université. En associant tous les acteurs, et toutes les facettes, elle implique une approche holistique de l’évolution de l’université.

Cette évolution permet de réaffirmer la place de l’université au sein de la cité. Elle modifie nos métiers (d’étudiants, d’enseignants chercheurs, mais aussi on l’a vu au travers de l’exemple des bibliothécaires de tous les autres personnels de l’université). En revisitant la notion de pairs, elle fluidifie les relations. En donnant un pouvoir d’agir à tous les acteurs, elle est plus intégrative. En ne s’interdisant pas de sujet a priori elle permet d’évoluer et d’être en prise avec la société. Et nous pouvons tous y contribuer.  

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Postface : beaucoup d’autres exemples pourraient compléter ce panorama, n’hésitez pas à me les faire connaître. Et puisque ce billet est écrit dans le cadre d’un débat proposé par le MOOC Enseigner et Former dans le Supérieur, n’hésitez pas à réagir.

Crédit photo : Global Village au Centre Vie par Telecom Bretagne lience CC-by-nc-sa

Une expérimentation du Self Educative Data, on y va ?

C’est Frederica Minichiello qui nous le propose au travers d’un excellent article sur Thot Cursus 🙂 Son interrogation part du cahier de prospective de la Fing sur le Self Data, ce qui est clairement le bon cadre pour penser une responsabilisation des étudiants dans leur gestion de leur devenir.

J’en profite pour remercier Frederica pour ses références (Questionnements sur les outils d’apprentissage personnalisés, Data Quality Campaign, My Data Initiative) autour des questionnements utilisateurs qui permettent de mieux aborder cette dimension utilisateur qui est centrale pour pouvoir faire évoluer les pratiques de gestion des données .

Sinon, je milite également pour une telle expérimentation qui paraît indispensable pour identifier les premiers usages permis par la réappropriation de ce type de données. A priori, c’est bien un dossier de ses apprentissages (intégrant à la fois ses résultats scolaires, mais tout autant ses réalisations et apprentissage dans d’autres contextes). Cela correspond effectivement à un portfolio dans le sens d’une collecte de ses preuves de progression, dont on choisit de publier la partie que l’on considère significative.

Pourquoi pas dans le cadre de la Fing ? C’est peut être une bonne idée. Sur une base de Cozy Cloud, ce serait parfait

Cette semaine, nous avons également vu la publication du rapport de la commission de la Stratégie nationale de l’enseignement supérieur. On y parle de données, de la nécessité de mieux les exploiter pour soutenir une stratégie ambitieuse pour faire avancer l’enseignement supérieur. C’est nouveau dans le débat, et c’est une belle avancée que de le faire apparaître en tant qu’élément stratégique . J’avoue ne pas avoir tout lu, simplement survolé (recherche du mot clé data…). On y trouve l’idée que les données doivent être interopérables, et qu’il faut travailler au sein du W3C pour avancer sur ce sujet, ce qui paraît intéressant, gérer des informations en open data et protéger les données personnelles, développer un système d’information permettant l’aide à la décision pour l’ensemble des acteurs (étudiants, enseignants-chercheurs, administrateurs). Espérons que ce dernier volet pourra s’appuyer sur les résultats du projet ANR Hubble. Par contre, la notion de Self data ne semble pas apparaître pas dans ce rapport, le point de vue semble encore de développer un système d’informations centralisé. La notion d’Open Data n’apparait que pour la publication d’une base d’informations sur les débouchés professionnels, et pour la production de ressources éducatives. Les principes de publications d’autres données ouvertes, sur l’organisation et la conduite de l’université (bref open gouvernement), sur les apprentissages, sur la co-production de contenu sont absentes.

C’est d’autant plus dommage que cette semaine le Conseil National du Numérique a lancé un appel sur la libre diffusion de la culture et des savoirs, et invite à signer une pétition pour soutenir les mesures du projet de loi numérique sur le domaine public informationnel, l’open access des publications scientifiques et le text and data mining.

Ces questions d’ouverture des données devraient apparaitre de manière plus centrale dans une stratégie nationale de l’enseignement supérieur. La réappropriation de ses données par l’étudiant aurait été une vision prospective bienvenue.

En attendant que cette expérimentation soit lancée, on n’oubliez pas de signer l‘appel du Conseil National du Numérique.

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