Faire un MOOC dans son garage

…Ou dans son salon

Cet article a été initialement publié dans le blog compagnon d’ITyPA.

Quand on se lance dans l’organisation d’un MOOC se pose rapidement la question de l’infrastructure d’accueil. La question n’est pas encore réglée au niveau des universités, car elle pose des problèmes d’infrastructure (ouvrir son ENT ou adopter une autre plateforme) couplé avec des questions stratégiques (par exemple, faut-il rejoindre une initiative américaine, développer une offre indépendante ou construire un partenariat).

Dans le cas de ITyPA, nous avons abordé la question différemment. Pour le comprendre, il est nécessaire de revenir sur le contexte de notre montage. Nous voulions monter une initiative à quelques uns, issus d’horizons différents. Du coup, il nous fallait trouver une infrastructure indépendante, que nous avons voulu neutre (après avoir évoqué la wikiversité, la P2PU …), et le plus simple possible.

Bien sûr, pour échanger entre nous, nous avons utilisé skype et des googles docs, qui permettent de travailler de manière efficace. Pour changer de skype, nous avons aussi utilisé les bulles de Google+. Nous ne nous sommes pas rencontrés physiquement une seule fois pendant le montage du MOOC.  Je pense même qu’aucun de nous ne peut dire qu’il a rencontré les 3 autres physiquement une fois dans sa vie.

Question donc, comment monter un environnement à coût minimal ? Finalement, nous avons opté pour un hébergement mutualisé (il y en a plein, nous avons choisi l’un d’eux). Cela nous a permis de disposer d’un nom de domaine sympa (mooc.fr), d’installer en quelques clicks une plate-forme libre (un CMS de type Drupal) et de disposer de listes de mails.

Deuxième élément, il nous fallait la possibilité de diffuser une réunion en ligne, et de l’enregistrer pour qu’elle soit disponible ultérieurement. Nous avons exploré plusieurs solutions (et notamment des systèmes dits de classe virtuelle). Nous avons finalement opté pour la solution des bulles, ou hangouts, de Google qui permet de regrouper jusqu’à 10 intervenants, de partager leurs écrans, de diffuser en direct sur une chaîne vidéo, et de rendre l’enregistrement disponible directement au même endroit après la réunion, et ce sans gestion technique spécifique. Certes la solution n’est pas libre, mais tellement adaptée à notre cahier des charges.

Dernier élément technique, un flux RSS pour pouvoir remonter tout ce qui se passe sur la toile, et plus particulièrement sur les blogs des participants. Pour le premier, nous avons retenu une solution très simple, les Yahoo Pipes, qui permet de construire un petit script graphiquement pour regrouper des flux (le nôtre est ici). Pour le second, nous sommes encore en train de voir ce qui sera le plus facile entre un google reader, l’agrégateur intégré dans Drupal, ou un Pipe dédié. On verra pendant la montée en charge.

Pour pouvoir témoigner sur nos réflexions sur le montage d’un tel cours, nous avons ouvert un blog gratuit sur wordpress.com. Nous avons également ouvert un wikilivre que chacun pourra alimenter pour savoir comment construire son MOOC : le guide du MOOC.

Et c’est tout.

Coût total : un hébergement (quelques euros)  qui aurait pu être évité en utilisant une approche libre. Donc, oui on peut monter son MOOC dans son garage.

Vous l’avez compris, nous avons abordé ce MOOC avec une approche de bricolage, dans la grande tradition du web. Nous verrons si cela marche bien, et de combien de rouleaux de chatterton nous aurons besoin.

En tout cas, cela nous paraît cohérent avec une approche distribuée d’un tel cours, tirant parti du web autant qu’il est possible, et incitant chaque participant à construire par lui-même son propre environnement d’apprentissage tant celui proposé par défaut est minimal.

Mais comme dans tout garage, il faut de l’huile de coude et des amis : pour définir le sujet, le déroulement, pour trouver des intervenants, pour saisir tout cela, pour faire la promotion, accueillir les participants, assurer l’animation, se montrer sur youtube …

Mais de cela nous reparlerons sans doute dans un autre billet.

Crédit photo: TodaysArt 2008 – 16n _ ƒ5³ par Haags Uitburo licence CC-by-nc-sa

Publié dans MOOC. Étiquettes : , , , . 4 Comments »

4 Réponses to “Faire un MOOC dans son garage”

  1. bparmentier Says:

    Voilà qui me rassure… Je participe (volontiers) à un (génial) bricolage ! Dommage que je ne m’en sois pas rendu compte avant et que cela n’ai pas été évoqué plus explicitement sur le portail itypa et lors de la vidéo conf. Inaugurale ( vous comprendrez mieux en consultant les commentaires à cet article de mon blog itypa : http://bparmentieritypa.wordpress.com/2012/10/04/hello-world/ )

  2. Je commence à comprendre… « Mooc ITyPA : blog de Bruno Parmentier Says:

    […] D’abord, ne pas s’agacer sur les choix d’outils, le manque de clarté (en tout cas perçu par moi) dans le dispositif (si, si, j’étais un peu agacé, vous ne l’aviez pas senti ?) : le pot aux roses est dévoilé, on participe tous à un génial « bricolage » : voir ce billet de l’un des animateurs/créateurs du MOOC #itypa : https://tipes.wordpress.com/2012/10/04/faire-un-mooc-dans-son-garage/  […]

  3. La place de l’enseignant dans un monde de MOOCs ? « Techniques innovantes pour l'enseignement supérieur Says:

    […] sera assuré par quelques uns. Certains seront des vedettes, mais le numérique nous montre que la barrière ne sera pas technique, et qu’il sera possible à une personne de talent d’éditer son offre […]

  4. Et si on utilisait Slack en formation | Techniques innovantes pour l'enseignement supérieur Says:

    […] qui est intéressant, c’est que cela ressemble furieusement à ce que nous avions fait pour le MOOC ITyPA, en facilitant la mise en place d’outils et en permettant de mieux gérer l’ouverture […]


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