Recense tes ressources

Dans le cadre de la préparation d’un cours se pose souvent la question de quelles références donner à ses élèves pour leur permettre d’atteindre les objectifs du cours. Si l’enseignant a toute légitimité à proposer la liste qui correspond à son discours, peut-être pourrait-on demander également aux principaux intéressés que sont les étudiants de la compléter.

En effet, on s’aperçoit que parfois nos étudiants trouvent et utilisent d’autres ressources. Il est dommage que les autres participants au cours n’en profitent pas, et que l’enseignant n’ait pas connaissance de ce que ses élèves utilisent. Cette recherche de ressources peut même faire partie de l’enseignement dans le cadre du développement des e-compétences des élèves, comme cela a été mis particulièrement en avant dans le MOOC ITyPA.

Un service qui permettrait aux étudiants de recenser ensemble leurs ressources dans le cadre d’un cours pourrait donc être utile. Si on le dimensionne au niveau global, on pourrait même avoir des bibliothèques de ressources par matières, niveaux, approches, apprécié par leurs utilisateurs.

Autre intérêt, on sait qu’il existe des portails comme les universités numériques, dont on a bien du mal à faire ressortir les meilleures ressources. Ce genre de service pourrait permettre de les faire apparaître. Cela permettrait également de reconnaître certains autres services comme Wikipédia ou le site du zéro, dont on ne se rend pas compte à quel point ils sont utilisés par les étudiants.

À quoi pourrait ressembler un tel service ? L’analogie qui me vient systématiquement à l’esprit est Diigo. L’idée serait ainsi de pouvoir facilement relever l’URL et d’y ajouter une description, et éventuellement quelques annotations sur la ressource. Cela pourrait se faire sous forme d’un petit plugin dans le navigateur sur le modèle de ceux que Diigo propose. Peut être s’agit-il simplement de proposer un plugin spécifique dans un premier temps.

Mais ce n’est pas suffisant, ou pas vraiment le cœur du service. Il faut pouvoir le relier à un cours particulier, et donner un avis sur la ressource (son utilité par rapport à l’apprentissage en cours, sa qualité ressentie, la facilité de compréhension et d’utilisation). Sur cet avis, on peut se poser la question s’il faut détailler les critères ou juste demander une note globale agrégée sous forme d’étoiles pour faciliter le retour de l’utilisateur.

Ainsi, on pourrait avoir une liste des ressources utilisées par les apprenants avec un avis pour un cours donné, et ainsi constituer une liste de ressources partagée.

Mais un tel service serait encore plus intéressant s’il permettait d’agréger les ressources venant de différents cours. Là il s’agit de construire une agrégation qui fasse sens. Elle sera sans doute dynamique et multicritère : discipline, contexte (niveau dans le cours, niveau dans le cursus, discipline principale ou annexe dans un cursus). On pourrait ainsi faire apparaître le catalogue des ressources les plus intéressantes/utilisées, pour un contexte et/ou une discipline donnés.

Différentes approches sont possibles : le cours pourrait déclarer ses propres caractéristiques pour faciliter la saisie des apprenants dans un cours, ceux-ci pourraient proposer leurs propres tags correspondant à ces aspects, avec des suggestions pour contribuer à la classification, une autre approche pour rendre l’indexation plus simple et efficace serait qu’il existe une taxonomie dans l’outil dont l’évolution serait alors contrôlée.

Il faudra également intégrer l’obsolescence, peut être en valorisant les ressources récemment appréciées, sur le modèle du @diigohot que l’on trouve sur twitter.

Voilà un premier jet. Qu’en pensez vous ? À vous de proposer des améliorations, des suggestions, des cas d’usage… Nous avons fait un petit brainstorming dans le cadre d’un TD dans le master HST, TIC et médiations en sciences.

Ce sujet a été proposé comme projet de développement à nos élèves de Télécom Bretagne. Un petit groupe pourra le choisir. On peut donc espérer voir un prototype à l’été. Vos suggestions pourront donc être intégrées dans leurs réflexions.

Ah j’oubliais le plus important ! Quel nom conviendrait à un tel service ?

  • RTR ?
  • RyR pour Rate your Ressource ?

Crédit photo : Fête de la Moisson par DaffyDuke – licence CC-by-nc-sa et tableau blanc pris par l’auteur du blog – licence CC-by.

Les Cocktails, source d’inspiration pour les projets élèves

Il y a longtemps (disons 20 ans), j’avais vu des élèves proposé comme projet de réalisation l’idée d’utiliser un automate programmable industriel pour concevoir et proposer des cocktails lors du gala de l’école où j’exerçais alors. Directe application des cours qu’ils suivaient alors, le projet avait été validé et nos élèves avaient pu exhiber leur maquette au gala suivant pour proposer des cocktails aux participants.

Solution industrielle, application du cours, à un problème que ces élèves s’étaient eux-même posés. Manquait le coté prise en compte de l’utilisateur (quoique, dans une fête il y a bien un coté industriel dans le service de boissons), ce qui pouvait être excusable pour des futurs ingénieurs en productique.

Depuis, j’ai changé d’école, les technologies ont évolué, et l’approche des problèmes aussi. L’année dernière, je participai à un atelier de la conférence b-ware sur le design et l’internet des objets. Neovenz nous guidait sur la démarche de production d’idées visant à la construction d’objets intelligents. Classique dans le déroulement, les animateurs nous amenaient à incarner nos idées dans des objets, ce qui était nouveau pour moi, tant je me suis aperçu que j’avais tendance à tout ramener vers des applis mobiles (comme quoi, on est tous formatés, et qu’il est nécessaire de croiser, échanger, toujours et encore).

Séance en groupe donc, et dans mon groupe on arrive sur le sujet des cocktails. Évidemment, j’ai commencé par ressortir ce vieux projet dont je parlais plus haut. Trop lourd me répond-on, ce en quoi j’étais bien d’accord. Évidemment, ma deuxième proposition a été de se connecter sur un site de cocktails. Là, on m’a conseillé d’oublier mon portable. D’autres propositions ont fusé, avec un jeune en formation à Design Nantes (dont j’ai oublié le nom) qui cherchait le système le plus simple, dépouillé, pratique … et qui nous proposait nombre croquis.

À la sortie, nous avons proposé un groupe de becs verseurs, qui se fixeraient donc aux bouteilles, qui s’allumeraient successivement pour nous indiquer la bonne bouteille et qui s’éteindraient à l’atteinte de la bonne dose. Le coktail étant choisi sur le smartphone de l’hôte. Sympa et convivial dans son bar personnel. Une idée de cadeau de Noël pour geek.

Fin de séance, fin de discussion, chacun repart dans son monde. Et une idée qui s’évapore. En tout cas c’est souvent le cas dans ce genre d’atelier.

Mais cette fois, il y a un fait nouveau : la création d’un Fablab à Télécom Bretagne, en coopération avec d’autres sites sur Brest (nous avons maintenant une fédération de fablabs bretons, BZHLab), et tout cela se discutait dans la même conférence dans une ambiance joyeuse.

Donc de retour à la maison, nous avons proposé ce sujet à nos élèves (je dis nous car c’est en binôme avec Sylvie Kerouédan, qui porte notre projet de fablab que ce projet a été proposé). À eux d’imaginer comment cela pouvait se concrétiser et de nous proposer un prototype. Leur solution regroupe des capteurs, réseau xbee et carte arduino au niveau électronique, assemblage de pièces construite avec notre imprimante 3D et malgré tout un smartphone pour choisir son cocktail. Le résultat est encore plein de fils qui dépassent mais ça marche. En choisissant un cocktail depuis un smartphone, on arrive à faire clignoter le bec verseur jusqu’à ce que la dose soit versée ! Mission accomplie pour Geoffroy Clauss, Thibaut De Riedmatten, Alassane Kane et Julien Thieffry.

Et en prime, un site web reprend le code et tous les éléments pour en faire un vrai produit qui permettra d’impressionner ses amis.

Au niveau projet, la partie « créativité » ne faisait pas partie des objectifs, mais les contraintes utilisateurs étaient bien présentes, la dimension système et intégration également. Sans oublier la bonne humeur. Un belle suite à nos deux ateliers parallèles Fablab et Codecamp du mois de janvier.

Crédit photo Dragon Fruit Strawberry Mojito from Gordon Biersch par miamism licence CC-by

CodeCamp : un non-cours pour apprendre à programmer sur un mobile

Durant la formation d’ingénieurs à Télécom Bretagne, sont organisés les cours d’intersemestres, qui correspond à un espace de liberté aussi bien thématique que pédagogique, apprécié des enseignants et des élèves. Après plusieurs sessions d’un cours sur le web2.0, (j’en ai parlé ici) son impact, ses évolutions, Cécile Bothorel qui fait partie des enseignants qui portent ces thématiques nous a poussé à ce que nos élèves deviennent « acteurs du web 2.0 mobile » au travers d’une semaine de développement sur mobile.

Pour arriver à relever ce défi, nous avons donc monté un codecamp, sur le principe des barcamps. Le barcamp étant une non-conférence, le codecamp est un non-cours. C’est à dire que les sujets traités sont proposés par les participants, où il est question de développement et de réalisation de prototype sur un temps très court en mêlant les motivations et les compétences.

Autrement dit, les caractéristiques principales :

  • préparation collaborative : quelques cafés, un wiki partagé par les intervenants,(et le reste du monde 🙂 ), moissonage de liens sur le wiki et sur diigo, échange d’idées, brainstorming sur des thèmes et des applications ;
  • minimum de blabla, maximum d’actions : sur la première journée, et pour lancer la semaine, nous avons présenté :
    • nos idées sur les mobiles Pourquoi le mobile est il différent ?, pour susciter la réflexion. En bilan, le retour est que cette présentation doit rester, mais en plus court ;
    • un panorama sur comment démarrer sur Android ;
  • laisser le temps à la créativité de s’exprimer. En trois temps : avant le cours en invitant les participants à réfléchir et en proposant des sujets, au début du cours en présentant des applications et en invitant ceux qui avaient déjà une idée à en dire quelques mots, et au deuxième jour en demandant à tous de présenter les applications qu’ils proposaient puis retenaient. Un détail d’importance : chaque présentation se fait en quelques phrases, avec pour objectif de convaincre. Les groupes se sont auto-construits, suivant les affinités, mais aussi selon les idées ;
  • créer un climat d’échanges. Nous avons réuni comme intervenants/experts : un ancien entrepreneur/développeur, deux élèves en dernière année, développeurs confirmés sur Android, un ingénieur de laboratoire impliqué dans des projets sur Android. Nous avons également invité toute personne voulant bien échanger. Des élèves-ingénieurs en apprentissage sont venus présenter quelques applications qu’ils ont d’ores et déjà publié sur les Markets Android ou iPhone ;
  • faciliter le développement : nous avons donc choisi Android, qui est plus facile de prise en main, plus libre, plus documenté … que d’autres, et nous avons incité les participants à préparer leurs environnements avant d’arriver le lundi matin ;
  • inciter à chercher les informations, à se débrouiller, à réutiliser du code existant. La présentation de prise en main a été basée essentiellement sur une visite de liens intéressants, prolongée sur le wiki ;
  • essayer de répondre aux défis posés. Un groupe voulait accéder à des données réelles : quelques courriels et autres coups de fil ont permis d’obtenir un premier jeu. Le prochain objectif est de les rendre ouvertes, ce qui semble possible, surtout à Brest. Un autre avait besoin d’un serveur Bluetooth sur PC, qui a été repris d’un ancien projet élève, etc. ;
  • valoriser les productions : par une présentation festive le dernier jour, relayée sur twitter, et qui a donné lieu à une forme de vote ou plutôt de définition par les élèves ;
  • prolonger l’expérience, en proposant aux élèves de continuer, de déposer leurs résultats sur des plate-formes de code comme la forge google (puisqu’on développe sur Android).

Conclusion de la première expérience :

  • toutes les applications proposées ont maintenant un prototype qui tourne ;
  • une envie d’utiliser plusieurs d’entre elles ;
  • des élèves contents, qui ont continué à coder le soir pour nombre d’entre eux, et qui regrettent que l’expérience ne dure qu’une semaine ;
  • et non, ce ne sont pas tous des geeks. Plusieurs sont venus pour voir, pour découvrir et ont envie d’aller plus loin ;
  • des liens resserrés entre les intervenants ;
  • des échanges à augmenter au cours de la semaine, entre les élèves, peut être au travers d’échanges rapides sur des sujets/problèmes identifiés au fil de l’eau ;
  • des idées étonnantes.

En résumé, une semaine qui motive tout le monde !

Et pour finir la liste classée de manière aléatoire des applications présentées par les élèves (en attendant la publication des codes et des exécutables) :

  • iBiture : une série de jeux pour tester son état en fin de soirée
  • ReselDroid : retrouver les coordonnées des autres élèves depuis son mobile ;
  • MeteoSociale : partagez le temps qu’il fait vraiment avec vos amis ;
  • BlueBird : télécommande de diaporama par bluetooth ;
  • RabbitShooter : jeu de shoot de lapins avec des carottes pour protéger le stock de carottes ;
  • PuzzleYourPhoto : un petit jeu parfaitement résumé dans son nom ;
  • PetsTalk : traduisez le langage des animaux ;
  • ReadDream : analysez vos rêves sur votre mobile. La présentation a été complétée par une vidéo qu’on espère bientôt sur Youtube ;
  • NumberChallenge : apprenez les nombres d’une langue étrangère ;
  • RevEDT : le réveil de smartphone qui se synchronise sur l’emploi du temps de l’école (la seule idée reprise dans celles que nous avions proposé au démarrage) ;
  • WhosWho Profs : retrouver les coordonnées et situer ses profs depuis son mobile ;
  • BibusMobile : une application pour connaître les horaires et les trajets des bus de Brest/BMO ;
  • MaVoile : s’inscrire aux sorties organisées par son club (de voile…)
  • BipboxCam : qui joue de la musique en fonction de la couleur et de la luminosité. Nous avons eu le droit à une lettre d’Élise jouée avec un post-it et un téléphone. Bluffant…

Et toutes se concentrent bien sur l’essence du mobile : l’expérience utilisateur.

Visite d’une salle pour la pédagogie active

Pédagogie active, pédagogie par projets, sont des pédagogies que nous pratiquons depuis de nombreuses années dans mon institution. Pourtant, il est toujours intéressant de voir comment s’organisent d’autres institutions. La vidéo en anglais ci-dessous, nous permet de faire le tour d’une salle spécifiquement organisée pour ce genre d’activités à l’Université du Minnesota. Voyons ensemble quelques caractéristiques intéressantes de leur salle de classe pour la pédagogie active.

Le terme qui ressort le plus souvent de la vidéo, c’est apprentissage en profondeur. Normal, c’est de la pédagogie active. Les élèves témoignent de la richesse du travail en groupe, du développement de l’apprentissage entre pairs, de l’intérêt du projet en tant que situation d’apprentissage. Ce sont les arguments admis de ce type de formation.

Mais pour voir comment l’espace s’organise pour supporter cette pédagogie, regardons plutôt l’organisation de la salle :

  • des tables rondes, pour 8 élèves, pas trop grandes, et qui ainsi encouragent l’échange ;
  • un tableau blanc par groupe, qui permet d’échanger autour d’idées, de post-its lors des phases de créativité ou d’exporation, de schémas ou d’éléments de résolution de problèmes. Le tableau sera utilisé aussi bien par les élèves que par l’enseignant ;
  • des connexions pour des portables, indispensables pour la recherche d’informations, la construction de documents, les simulations … Dans ce cas il y en a 3. La vidéo ne dit pas si c’est dû à une limitation technique ou si c’est un choix pour la dynamique de groupe. En effet, sans PC, pas d’espace numérique, mais avec 8 portable, il n’y plus d’échange en direct ;
  • au dessus du tableau blanc, il y a un écran qui permet d’afficher l’écran d’un des portables connectés. Cet espace est important pour pouvoir partager des ressources au sein du groupe. L’année dernière dans notre établissement certains groupes ont utilisé le vidéoprojecteur présent dans nos salles. Cela a été très  fructueux pour les groupes qui ont utilisé ce dispositif, mais cela a également frustré les autres groupes de la salle qui n’y avaient pas accès. Pour aller plus loin, on pourrait imaginer un tableau interactif par groupe. Même si cela est trop tôt, la démocratisation de ce dernier dispositif devrait le permettre dans les toutes prochaines années ;
  • comme les écrans sont en hauteur, ils sont visibles de toute la salle. L’enseignant(e) peut donc aisément voir ce qui est affiché et choisir de retransmettre un affichage jugé intéressant à l’ensemble des groupes ;
  • l’enseignant(e) passe d’ailleurs dans les groupes pour discuter des pistes explorées par les groupes, de points obscurs … sur un mode d’échange, la vidéo laisse penser qu’une relation plus riche s’établit avec les élèves ;
  • pour compléter des posters sont sur les murs libres, sans doute témoignages des projets précédents ;

En résumé :

  • l’espace d’un groupe d’élèves s’organise autour : d’une table ronde permettant de connecter des ordinateurs, d’un tableau blanc et d’un écran de vidéo-projection. Dans certaines salles, on trouve également une zone de stockage (armoire) pour le groupe,  et/ou une zone pour le matériel nécessaire ;
  • la salle est suffisamment aérée pour permettre la circulation (notamment celle des enseignants), permet des partages entre tous les groupes au travers d’affichages partagés. Si nécessaire, on peut également prévoir des zones pour les ressources dont auront besoin les différents groupes (idée du magasin, tel qu’on le trouve dans les ateliers d’électronique) ;

On a bien là les ingrédients de base pour une salle réussie. L’organisation sera variable suivant les institutions, les domaines de travail en groupe, mais les éléments ci dessus forment la base du cahier des charges d’une salle réussie.

L’apprentissage du collaboratif prend bien ses racines dans l’organisation d’un espace physique bien réel qui l’encourage.

Visite virtuelle du campus : un hall d’accueil pour nos futurs élèves

page d'accueil de la visite virtuelle

Dans la série « que font nos élèves en projet ? », je vous propose une petite visite de notre école.

Ce sujet proposé à des élèves en première année en Master Of Science, option informatique initié en mars, s’est terminé en juin par la réalisation d’une maquette intéressante. Mais ce qui m’a intéressé, c’est le parcours pour obtenir ce résultat.

Le sujet de départ correspond au billet de mon blog « Quel hall d’accueil virtuel pour notre campus réel ? », sujet non centré directement sur l’informatique au sens traditionnel, ou du moins ne se raccrochant avec aucun des cours que nos élèves pouvaient suivre (algorithmique, programmation, conception, SGBD, …). De plus, ils étaient interpellés puisque la question était : « de quoi auriez-vous aimer disposer pour découvrir l’école dans laquelle vous êtes entrés ? ». De longues discussions ont suivies sur la possibilité de pouvoir interagir avec des gens présents sur le campus, de pouvoir visiter les salles de classes et surtout de TP qui sont différentes suivant les pays, de pouvoir visiter les labos de recherche, de pouvoir accéder facilement à des informations de manière simple (vidéo, image), de découvrir ce qui se fait par le jeu …

Et pour eux pendant tout ce temps, on ne faisait pas de l’informatique…

Petit à petit, nous avons convergé vers l’idée d’une visite virtuelle dans le campus, dans les locaux, de pouvoir trouver un endroit précis (une salle de cours, une chambre, la bibliothèque…). Et toujours pas d’informatique …

Un bon mois s’étant écoulé, nous avons commencé à discuter de comment on pourrait faire pour proposer tout cela, et là ils ont été rassurés. Ils ont découvert qu’il y avait sans doute des algorithmes à définir, à implémenter, à organiser la saisie des données, à organiser ces données elles-mêmes. S’est posée la question de ce que permettaient des systèmes déjà existant comme Google Maps, comment réutiliser l’existant et comment y intégrer ses propres extensions.

Il a fallu ensuite proposer une interface avec les utilisateurs potentiels, et même si celle-ci n’est pas complètement intuitive elle est fonctionnelle et permet de démontrer ce qu’ils ont développer.

Et surtout, il a fallu intégrer les développements des différents membres de l’équipe, chacun ayant exploré certains aspects un peu indépendamment des autres.

Le blog censé rendre compte de leur avancement n’a pas été mis à jour très régulièrement. Peut être le besoin n’était pas évident pour eux. En tout cas les rencontres hebdomadaires de travail ont toujours été constructives, en permettant de faire des points réguliers qui suscitaient des discussions de fond (l’approche adoptée pour le développement était du type incrémental) et permettaient au groupe de prendre des décisions pour la suite du travail.

Derrière ces rencontres, différents outils classiques ont été mis en place pour la gestion du projet :

  • un Trac qui a servi principalement pour l’affectation des tâches ;
  • un système de versions du type svn pour les sources et la documentation ;
  • une liste de diffusion sur un serveur sympa de l’école pour la coordination.

Du coup, ces élèves ont réalisé que le web, c’est de l’informatique. Espérons qu’ils retiendront dans leur future carrière de chercheur que le web est un formidable espace de démonstration pour valoriser des travaux plus théoriques, lorsqu’il n’est pas un objet d’étude.

Au final, leur prototype, s’il n’est pas complètement intuitif, est fonctionnel et est suffisamment démonstratif pour interpeller notre service de communication. Visitez leur démonstrateur, tant qu’il fonctionne sur les serveurs de TP de l’école. À moins qu’il soit possible de lui trouver un hébergement plus pérenne un jour prochain.

Si vous êtes intéressés par leur rapport (en anglais) ou leurs développements, je vous invite à prendre contact directement avec eux, ou par mon intermédiaire.

Si vous avez aimé cet article et si vous voulez découvrir d’autres réalisations, suivez ce tag : projets d’élèves.

Du logiciel libre pour interagir avec les élèves en amphi ?

Metro pont de Levallois. QCM sur le quai

Un groupe d’élèves de première année a travaillé ce semestre en vue de proposer un système fonctionnel permettant de mettre en place un système permettant de poser des questions sur les transparents de son cours, de laisser les élèves réfléchir et de visualiser les réponses de l’amphi.

En préparation de ce travail, j’avais posté en janvier un billet intitulé « Interagir avec les élèves en amphi via leurs mobiles » sur les solutions complètes que j’avais pu trouver ou dont j’avais connaissance. L’idée du projet était de considérer s’il était possible de se passer d’infrastructure payante ou fermée. La réponse est qu’il y a du travail pour arriver à quelque chose de complet, d’intégré et donc de facile à utiliser.

Leur solution tient dans les éléments suivants :

  • LimeSurvey : un système de gestion de QCM pour construire, stocker, et gérer les réponses. C’est un système basé sur un serveur, dont ils ont installé une instance sur une plate forme externe (comli)
  • OpenOffice Impress est évidemment le choix logique comme logiciel de diaporama pour afficher les transparents du cours et les questions.  Malheureusement, et contrairement à Powerpoint, il est impossible de communiquer dynamiquement avec le diaporama lorsqu’il est en cours d’affichage. Du coup, il est nécessaire d’ouvrir, via un lien dans le diaporama, une page web dans un navigateur externe.
  • Les étudiants peuvent répondre aux questions, via un navigateur web, l’URL peut être récupérée de manière externe ou en flashant un QR-code s’affichant en même temps que le questionnaire sur la diapo. C’est là où le fait de disposer d’un petit boitier facilite la mise en œuvre, mais si on envisage des formes de cours, ou la connexion des étudiants a du sens, le boitier peut être ainsi évité ; Un autre solution serait de développer un boitier libre, qui pourrait être construit dans une Fablab. Un sujet possible pour un groupe d’élèves l’année prochaine ?
  • Pour préparer ses questions, il est nécessaire de les saisir sur le système limesurvey. C’est typiquement une difficulté pour l’intégrer simplement dans un diaporama, ce qui ne permet donc pas son utilisation par n’importe quel prof. Cela dit, c’est faisable. L’intégration du questionnaire dans le diaporama se fait ensuite en recopiant l’URL du questionnaire à l’exécution d’une macro dans Open Office. De mon point de vue une interface dédiée de ces étapes pourrait largement simplifier la tâche de l’enseignant, un projet plus informatique…

Dernier point, si le serveur limesurvey est actuellement sur un serveur externe, et si les communications passent par Internet, il pourrait être amusant de considérer un système de communication interne à l’amphi, où le serveur de questions pourrait être au niveau du poste enseignant. Voilà encore une troisième voie possible pour ce projet.

Merci en tout cas à l’équipe (David Benathan,  Cécile Deschamps, Jonhatan Habib et Moujahed Rebhi)  d’avoir défriché et d’avoir su construire un prototype opérationnel d’un système d’interaction entièrement libre.

Projet élèves de construction d’un hall virtuel d’accueil

Un groupe d’élèves a commencé à se pencher sur l’idée d’organiser un hall virtuel d’accueil de nos futurs élèves. Leur blog, qui conserve le titre du projet « Greet Our Students » vient d’ouvrir, en anglais. En effet, ce sont des élèves en Master Of Science. Nous y découvrirons l’avancement de leur sujet, les différentes ressources qu’ils retiendront, et bientôt le résultat de leur travail.

Souhaitons leur bon courage.

Quel hall d’accueil virtuel pour notre campus réel ?

Aujourd’hui, le premier contact avec une institution est généralement le site web, surtout si l’on vient de l’étranger. Mais est-ce encore suffisant ? Comment établir le contact avec les visiteurs et leur faire découvrir notre campus de manière plus réaliste ou augmentée ?

Une initiative intéressante il y a 2 ans et demi a été de créer une île sur Second Life pour Télécom Bretagne permettant une première prise de contact avec des futurs élèves ou pour l’organisation d’événements, mais cet outil s’avère difficile à utiliser, et de plus il a le défaut de nous emmener dans un autre univers, au lieu de présenter le nôtre. C’est un nouveau campus délocalisé, plutôt qu’un hall d’accueil.

Pour élargir la question, nous avons posé la question à un groupe d’élèves comment pourrait-on tirer parti ou étendre des environnements existants pour améliorer l’accueil de nouveaux élèves. Cet accueil peut se concevoir en plusieurs étapes :

  • comment améliorer la première prise de contact ;
  • comment découvrir le campus, que ce soit à distance ou en arrivant sur place, en mixant informations pertinentes et géolocalisation ;

Et pour étendre la réflexion :

  • peut-il être intéressant d’étendre le « Global village » au delà du campus ;
  • peut-on tirer parti de ces environnements pour maintenir la communauté étudiante après les études.

Le sujet est vaste, mais il s’agît bien d’imaginer des scenarii, et de voir en quoi la réalité augmentée ou virtuelle telle qu’elle existe aujourd’hui peut servir ce propos d’accueil qui nous tient à cœur. Dans le cadre de leur projet, nos élèves auront à identifier un ou quelques scenarii et les rendre opérationnels.

Pour se donner des idées, explorons un peu quelques possibilités. Commençons par un woaw effet en regardant 10 expériences de réalité augmentée regroupées par Metaverse3D. Cela donne quelques idées sur les possibilités offertes aujourd’hui. Nous pourrons retenir simplement qu’il est possible d’ajouter de l’information à notre environnement. Pranav Mistry (9ème vidéo), pas son projet SixthSense est sans doute le plus convaincant, et permettent d’envisager une visite à distance ou sur place en disposant de données géolocalisées. La réalité mixte peut être approchée par l’article d’InternetActu « de la réalité augmentée à la réalité mixte ».

On peut imaginer effectuer un visite comme le permet au niveau des routes un système comme GoogleStreetMap et visualiser des informations pertinentes. Cette approche est disponible aujourd’hui dans certains téléphones, via des applications comme wikitude ou layar, qui permettent de se visualiser des informations où se porte le regard, de chercher un lieu et de nous indiquer où il se trouve depuis notre position. Ces outils s’ils sont tout à fait convaincants, fonctionnent aujourd’hui au niveau d’une localité, de routes, mais ne zooment pas jusqu’au niveau d’un campus, d’un bâtiment, d’un couloir. Il y a une place pour ce niveau de granularité pour des bâtiments publics.

Si l’on veut s’intéresser à des environnements de niveau bâtiment, il faut se tourner du coté des musées qui proposent des environnements adaptés comme celui du projet GAMME Guide Augmenté Mobile pour les Musées et Expositions. Parfait pour la visite dans le bâtiment, il faudrait néanmoins le plonger dans un environnement virtuel si la visite se fait à distance.

Du coté des environnements virtuels, notons qu’il existe maintenant des environnements qui sont intégrés au navigateur. Assemb’Live est ainsi plus simple d’accès que Second Life, mais nécessite néanmoins une installation d’une extension pour permettre son utilisation, ce qui est clairement trop compliqué pour une prise de contact. Par ailleurs, si l’on veut reprendre le contrôle de l’environnement, l’alternative libre OpenSimulator, ou son extension pédagogique EduSim3D sont à regarder de plus près.

Si la 3D peut être considérée encore lourde, il reste l’approche cartographique. Une environnement comme OpenStreetMap pourrait être étendu au niveau des bâtiments, permettant ainsi une première prise de contact et être utilisée lors des premières visites réelles. Il s’agirait d’ajouter un niveau des zoom permettant d’intégrer les bâtiments, en utilisant Chimère pour y faire des annotations adaptées. Ce fond de carte pourrait sans doute ensuite être réintégré dans des environnements virtuels géolocalisés comme Twinverse qui permet visite et échange par chat ou vidéo, le tout sans installation préalable.

Ces différents environnements, en étant couplés devraient donc pouvoir servir aux différentes étapes de l’accueil de visiteurs. Reste à définir les modes souhaitables, à faire les développements nécessaires, à y ajouter les données nécessaire et à être prêts pour les prochaines visites.

Comme d’habitude, je suis preneur d’autres environnements, notamment coté musées augmentés ou mixtes.

Interagir avec les élèves en amphi via leurs mobiles

Comment rendre un amphi interactif ? Il faut pouvoir solliciter les étudiants, les interroger, les interpeller sans pour cela les mettre position de défense, bref le rendre actif pour capter son attention. Et pourquoi ne pas utiliser les équipements dont ils disposent (mobiles ou PC portables) pour interagir plus facilement ?

Amphithéâtre de l'Acropolis

En effet, un cours en en amphi uniquement magistral, sans sollicitation des élèves présente plusieurs défauts :

  • on perd en général l’attention des élèves ;
  • l’élève ne mémorise pas grand chose et peut considérer qu’il est aussi efficace de lire les éléments de ce cours plutôt que de les écouter, que ce soit au travers des supports de cours, ou d’autres sources (livres ou plus probablement Internet) ;
  • et de plus cela ne permet pas d’avoir de retour sur ce que l’étudiant a effectivement compris du discours.

Cette mise en activité peut se faire au travers de questions, de petits exercices, d’activités de discussions en petits groupes… Le CDIO parle d’apprentissage actif et a d’ailleurs intégré cet aspect dans un de ses 12 standards. Un étape importante est de recueillir les retours de cette réflexion. Cela se fait bien au travers d’un vote (qui peut être une Question à Choix Multiples), qui permet ensuite de rebondir et d’expliquer au travers des réponses fausses quelques difficultés classiques. D’autres types d’interactions pourront sans doute se mettre en place après l’appropriation des outils.

Le recueil peut se faire à main levée, mais on voit également apparaitre des dispositifs techniques qui peuvent permettre d’aller plus loin, ou d’interagir plus facilement :

  • la société TurningTechnologies propose des systèmes complets intégrant des boitiers distribués aux élèves, un boitier de réception sur le PC du prof et l’intégration dans PowerPoint. Simple à utiliser, efficace, mais limité aux QCMS, chaque élève peut voter une fois. Et d’après l’Université Technique de Delft, cela marche bien. Mais cela nécessite un équipement dédié, à distribué et à récupérer au début et à la fin du cours ;
  • la société TxtTools nous a donné accès lors de l’école thématique de Brest sur le mobile learning à son système basé sur SMS. On peut ainsi recueillir les avis ou des questions de n’importe quel utilisateur enregistré, ce qui est plus large qu’un QCM. Il est également possible d’envoyer des messages à tous ou à des groupes, ce qui peut être pratique avant d’entrer dans la salle ou après. Par contre, le système est relativement fermé, et ne fonctionne que par SMS, qui ont malheureusement un certain coût au moins en France ;
  • PollEverywhere propose une solution plus orientée web, acceptant plusieurs modes d’entrée (web, twitter, SMS), ce qui permet de s’adapter à l’équipement de la personne qui répond, et permet l’affichage des résultats dans un navigateur ou dans un diaporama Powerpoint (sans installation spécifique) ;
  • Math4Mobile est un projet qui va plus loin que le QCM, puisqu’il permet d’interagir sur un téléphone mobile avec un objet mathématique (une équation et sa courbe). L’exercice peut être récupéré via un QR-code, et les résultats des différents élèves peuvent être affichés au tableau. Ce système permet également le vote. Comme c’est un projet local, le système est développé sur la base d’une servlet Java, et est donc limité en termes de diffusion.

Dans les systèmes approchants, on peut noter que dans un certain nombre de conférences, des systèmes basés sur des services web2 comme twitter pour la saisie de commentaires ou de questions, et un navigateur pour l’affichage via vidéoprojecteur, avec un outil d’affichage (on parle aussi de Metawall) qui peut être choisi suivant ses préférences. L’avantage est que si la conférence est retransmise sur le web, n’importe qui peut interagir depuis n’importe quel point du monde. Ces solutions sont actuellement à ma connaissance bricolées (principe des mashups) pour chaque événement.

Loic Hay, grand expert de la chose présente l’architecture technique qu’il a retenu pour Autrans2010. On retrouve bien une architecture en 3 étapes :

  1. la saisie et l’adaptation des différentes sources
  2. le regroupement sur un serveur (ici twitter)
  3. l’exploitation et l’affichage

Dans le cas des solutions d’interaction avec les étudiants, il y a clairement un protocole sous-jacent pour permettre l’exploitation à la volée et souvent une interface de type RF ou bluetooth dans l’amphi. Cela peut être vu comme un cas particulier du projet de Sylvain Galand de l’année dernière

Concernant les solutions proposées, on constate plusieurs manques. D’une part elles sont toujours partielles : soit au niveau des moyens de saisie, soit au niveau des moyens d’affichage (uniquement PowerPoint par exemple), soit sur les modalités d’interactions. Et de plus comme ce sont des solutions fermées, il n’est pas possible de les adapter pour d’autres types d’interactions.

Une solution libre ou open-source serait particulièrement bienvenue. Une solution mashup basée sur des composants libres, pourrait être élégante.

Qulequ’un connait-il des solutions libres permettant de mettre en oeuvre s éléments décrits ici ?

PS : certains éléments cités ici sont repris d’un article d’Elena Pasquinelli dans le journal des Tice qui présente un bon résumé sur les potentialités du mobile learning et qui rappelle en introduction l’interdit en France pour les mobiles de la maternelle au lycée. Cet a priori sur les nouvelles technologies et la volonté de légiférer contre les technologies démontre une réticence sur les nouvelles technologies. Pour l’instant pas d’interdiction dans les universités, même si certains enseignants voient dans ces outils des rivaux pour capter l’attention des élèves. La compréhension de ces technologies doit pouvoir les faire passer du statut de rival à celui de compagnon.

Visualiser les informations d’un objet.

have a look at the structure of an object

Have a look at the structure of an object will allow you to understand it !

Pour donner du corps à l’idée d’apprendre via les objets, il est intéressant de regarder la vidéo venant du groupe Fluid Interfaces du MIT, et présenté il y adéjà quelques temps par 01net dans son article « Le MIT a les moyens de faire parler les objets » ou dans coopératique dans son article Le téléphone mobile : cet appareil tellement dépassé… d’où j’ai extrait l’image de mise en bouche.

voici ce que cela proposent les gens du MIT :

Les vidéos Vodpod ne sont plus disponibles.

On voit que l’on peut afficher ce que l’on veut sur n’importe quel objet, et interagir, nous sommes donc bien dans une optique de réalité augmentée dans la rue. Donc, pas de problème pour visualiser un éclaté de l’objet considéré et commencer à rentrer dans la structure interne de l’objet et donc de commencer à comprendre comment il est fait.

Je viens de proposer un sujet sur le prototypage d’un apprentissage au sein d’un l’objet, qui a été choisi par une de nos élèves de dernière année. Je suis impatient de voir ce qu’il est possible de proposer.