Scoledge, un environnement d’apprentissage orienté flux, et ça change tout

 

Scoledge est une toute jeune startup, qui renouvelle les environnements d’apprentissage, en privilégiant le flux des échanges sur les contenus. Cela veut dire en clair que le centre de l’interface est un mur comme celui que l’on trouve dans les différents environnements sociaux. D’après les créateurs de cet environnement, c’est parce que cela correspond aux habitudes des jeunes (dont ils font clairement partie). C’est un environnement pour la génération Faceboook. A priori, cela incite à interagir avec les autres membres du réseau, ce qui est indubitablement un des points faibles de tous les environnements d’apprentissage et autres LMS des écoles aux universités. Rien que pour cela, vous devriez allez regarder ce petit bijou.

Si vous regardez les fonctionnalités proposées (remise de devoirs, calendrier, espaces de cours, partage de fichiers, gestion de classes, gestion des absences), vous pouvez avoir deux points de vue. Si vous vous considérez comme habitué des systèmes classiques, vous trouverez sans doute que celles-ci ne sont ni nouvelles, ni aussi puissantes que sur d’autres plate-formes (mais qui utilise toutes les fonctionnalités de quelque logiciel que ce soit). Mais si vous prenez un point de vue utilisateur, vous apprécierez la qualité de l’expérience utilisateur, digne des plate-formes les plus modernes. Ce qui ne gâte rien, il existe déjà une version mobile.

a0dba05d86d6a7aae451b33b39b81517D’ailleurs, quand on voit leur interface, on pense inévitablement à Slack, l’outil phare pour la collaboration dans les projets, et ce n’est sûrement pas par hasard. Étant moi-même en train de tester slack en formation, je peux confirmer que les étudiants adhèrent.

Educpros les as mis dans leurs 10 start-up EdTech à suivre. C’est en tout cas une proposition nouvelle dans ce créneau des environnements d’apprentissage, très différent du positionnement d’autres plateformes d’apprentissage comme speach-me, ou autres Moodle. Et c’est une réponse par des étudiants à la question de Thot de savoir si c’est une simple mode. Le web, ce sont le flux et la conversation avant tout. C’est à dire social.

Mise à jour du 21/11/2017 : Comme toute startup, Scoledge évolue, effectue des pivots pour mieux exploiter sa valeur ajoutée. Son nouveau nom est donc Atolia, pour proposer ses services non seulement à l’éducation, mais aussi aux entreprises en leur proposant une plateforme permettant une collaboration simplifiée.

 

Crédit photo : copie d’écran extraite du site de Scoledge … en espérant qu’ils me le pardonneront.

Ne confondons pas MOOC et MOC

MOOC est un terme à la mode. Du coup tout le monde à tendance à vouloir l’utiliser pour quelque chose en ligne qui s’approche de la formation. Du coup, il peut être nécessaire de revenir sur une  définition simple.

Un MOOC (Massive Open Online Course) c’est :

  • Un cours. Un parcours d’apprentissage est proposé ;
  • En ligne. L’activité doit être construite pour se déroulé en ligne. Il y aura donc des vidéos, des supports écrits, des activités (QCM, quizz, forums ou, recherche sur Internet, …), des interactions (forums, réunions en ligne…). Le tout permet un travail essentiellement asynchrone. La construction de l’ensemble dépend des objectifs et du contenu du cours ;
  • Ouvert. N’importe qui peut s’inscrire à un tel cours, ce qui ouvre des opportunités à des gens de tout pays, et ce qui rend visible le cours, pour comparaison ;
  • Massif. Si une publicité suffisante est assurée, un tel cours peut regrouper des dizaines de milliers de participants. C’est un challenge en termes d’organisation, mais également  une réelle opportunité en termes de visibilité, et une expérience nouvelle en termes d’apprentissage ;

Ce qui est nouveau dans les MOOC, c’est donc l’accès à tous, les interactions rendues possibles par une diversité du public, le fait de pouvoir tirer parti de l’abondance des ressources disponibles et des outils participatifs du web. L’ouverture permet de comparer les approches pédagogiques, de pouvoir choisir en accédant à l’ensemble du cours et donc aussi les sujets que l’on souhaite effectivement aborder.

Les MOOCs connectivistes (comme ITyPA) permettent de tirer pleinement de l’architecture distribuée du Web. C’est d’ailleurs souvent ce modèle que l’on retrouve dans les articles décrivant ce qu’est un MOOC. La notion de formation ouverte peut effectivement être comprise de différentes manières.

Certains organismes commencent à parler de cours ouvert à un nombre important de participants, mais sans que l’accès soit ouvert à tout internaute. Il y a là la volonté de proposer un cours où la « masse » fasse sens entre participants, qui permette des économies d’échelle et de financer la formation. Ce sont des cours en ligne massifs, mais pas ouvert au sens du MOOC. Il s’agit donc de MOC (Massive Online Course)

Certains argueront sans doute qu’il s’agit du O de la FOAD (Formation Ouverte à Distance), l’ouverture adressant ici le choix du participant concernant les éléments sur lesquels il veut apprendre.

Il n’empêche. On revient ici à une vision productiviste du numérique, qui n’est pas celle de l’accès à tous, ni celle qui permet de tirer parti de la multitude, fondement des dynamiques sociales du web.

Ne confondons par MOOC et MOC, même si les MOOCs prennent effectivement plusieurs formes.

Crédit photos :

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MITx l’initiative e-learning du MIT

Le MIT a annoncé le 19 décembre le lancement d’une initiative sur le online learning (apprentissage en ligne, souvent appelé par chez nous e-learning) appelée MITx.

L’objectif de cette initiative est de proposer un ensemble de cours en ligne sur une plate forme interactive :

  • permettant d’organiser et présenter des cours permettant aux étudiants d’apprendre à leur rythme ;
  • mettant en avant interactivité, expérimentations en lignes et communications entre étudiants ;
  • permettant l’évaluation individuelle du travail de l’étudiant et la délivrance de certificats délivrés par MITx ;
  • basée sur une infrastructure open-source, passant à l’échelle, qui soit extensible et utilisable par d’autres institutions.

Cette initiative va bien plus loin que l’Open Course Ware bien connue, puisqu’il s’agit :

  1. de proposer des certificats d’aptitude en ligne ;
  2. de proposer une plate-forme, un LMS, qui intégrera les derniers résultats de la recherche en éducation : tuteur en ligne, apprentissage automatique…

Elle semble largement basée sur l’automatisation des apprentissages, avec une dimension d’apprentissage entre pairs.

On s’achemine vers un modèle à la Open University où le contenu est disponible gratuitement en ligne (sous forme de ressources éducatives libres, puisque l’initiative OCW se poursuit) , mais (c’est une hypothèse car non spécifiquement écrit, mais réaliste vu les modèles économiques américains) dont l’obtention de crédits serait payante. Les universités en ligne se développent largement dans les pays anglo-saxons. Il n’y a pas grand monde dans le paysage français qui se positionne franchement à ce niveau pour l’instant. Nos amis québécois ont au moins la TELUQ. Nos universités thématiques, en ne se posant qu’en portail de contenu, ne s’associant ni équipes d’enseignement, ni équipes de recherche ne peuvent prétendre à prendre ce créneau.

En tout cas le MIT passe la vitesse supérieure et cherche à former des millions d’étudiants à travers le monde.

La plate forme devrait être lancée au printemps 2012.

 

PS : merci à Nicolas Jullien pour le lien

Crédit photo : MIT par Live, Love, Cupcakes, licence CC-by-nc-sa