J’aurai bien aimé savoir écrire un article simple et percutant avec un tel titre.
C’est Mario Asselin qui l’a réalisé. Chapeau l’artiste.
J’aurai bien aimé savoir écrire un article simple et percutant avec un tel titre.
C’est Mario Asselin qui l’a réalisé. Chapeau l’artiste.
Ce titre est excellent, car il résume toute la problématique : quelle école pour former les citoyens de la société en formation, et la place du numérique au centre de ce questionnement. Mais il n’est pas de moi, c’est le titre d’un livre L’école, le numérique et la société qui vient que je recommande à tous ceux intéressés par le sujet. D’un niveau soutenu, mais sans verbiage inutile, je l’ai dévoré dans un train (Paris – Brest 4h30).
Bernard Stiegler, Philippe Meirieu, Denis Kambouchner échangent à un niveau philosophique sur la nécessité de réformer l’école, vers plus d’exigence sur la nature des apprentissages (en développant une approche critique et créative des apprentissages) et sur la formation des enseignants. Ils convergent également sur la nécessité d’aborder le numérique de manière totalement différente, opposée, à l’approche des marchés, pour passer d’une addiction de contenu à un appropriation d’outils de réelle réflexion organisée, structurée par le développement de l’individu. Ils détaillent également l’ambivalence de l’expression de « société de la connaissance » qui reflète l’ambivalence des outils numériques, pouvant être source d’autonomie d’indépendance s’il est intégré culturellement ou source de dépendance, d’addiction aux mains des marchés des mass medias.
On notera l’analyse de Philippe Meirieu sur le dévoiement de l’approche par compétences dans un système qui se déresponsabilise en proposant des indicateurs faussement neutres, et qui ramène les compétences à des savoirs procéduraux et morcelés, accompagné par un encadrement intermédiaire qui ne comprend pas les enjeux du numérique et qui défend un discours infantilisant sur le numérique (tout ira mieux avec l’ordinateur). Le passage sur l’importance de la maitrise collective des indicateurs est également très clair. (p70 et précédentes).
J’ai été également intéressé par les définitions de l’adaptation qui s’avère une négation de la dimension humaine.
On appréciera également, pour ceux qui ne connaissent pas les explications lumineuses de Bernard Stiegler sur la société de la connaissance.
J’ai souligné un paquet de phrases lumineuses, mais que je ne reproduirai par hors contexte. Retenons simplement la définition de l’école par les animateurs (Julien Gautier et Guillaume Vergne) du débat :
L’école peut et doit être envisagée dialectiquement comme le lieu de l’émancipation et de la formation individuelle à travers la transmission rigoureuse et l’étude exigeant des domaines fondamentaux de la connaissance et de la culture au sens large.
Pour le plaisir de la formule, Philippe Meirieu nous parle de la pédagogie de garçon de café, (p.170) pour décrire la salle de classe où l’enseignant est vampirisé par l’injonction de chaque élève cherchant à obtenir une information factuelle immédiate, ou simplement un échange pulsionnel. Le problème de recentrage, de concentration n’est pas que numérique.
Je retiendrai principalement :
A nous donc de relever le défi et de faire du numérique un support au développement d’un savoir rationnel. Première étape, lire, comprendre, s’approprier ce petit fascicule.
Pour prolonger en ligne :
« Immédiateté et éducation »
Je découvre un excellent site californien appelé Mindshift / Comment allons-nous apprendre. Remplis d’excellents articles, on y retrouve actuellement une vidéo de Sir Ken Robinson qui continue à convaincre ses auditoires qu’il est plus que temps de changer l’éducation et de mettre la créativité au centre de l’éducation. Quand je pense que j’ai encore entendu cette semaine (d’un prof de cours de soutient) que le secret pour réussir au lycée, c’est de produire ce qu’attend l’enseignant (et indirectement l’institution).
Dans cet excellent site, on trouve notamment une série de 3 articles « les trois tendances qui définissent le futur :
La ligne adoptée dans ces articles est que les technologies modifient profondément l’apprentissage en rendant possible des formes d’apprentissage plus riches, qui modifient le temps, l’espace, les lieux d’apprentissage et les objectifs d’apprentissage. Les conclusions portent sur le changement des métiers d’enseignants et de d’élèves. Les idées forces sont clairement exprimées, même si on peut les trouver par ailleurs.
Plus technologique, on trouve également un article dynamique, sur 21 choses qui seront obsolètes en 2020. Non pas pour les regretter, mais bien pour montrer que ces choses seront remplacées par des éléments plus pertinents : le bureau, l’ordinateur et le laboratoire de langues seront remplacées par des espaces dynamiques et des équipements mobiles, personnels. L’idée de fond est de nous convaincre qu’il est possible d’apporter des réponses personnalisées à chaque élève, et ce avec les outils numériques modernes.
À coté de cela, les 12 prédictions sur l’avenir de l’éducation numérique en 2012 d’Actualitice me paraissent bien pauvres. D’une part parce qu’en se positionnant sur un an, on peut parier que l’éducation ne sera pas fondamentalement changée sur une si courte période. D’autre part, parce que ces « prédictions » sont d’abord technologiques, ou économiques (ce qui se recoupe de plus en plus) avant que d’être pédagogiques ou organisationnelles. Et finalement, parce que le terme « prédiction » conduit à bien des erreurs d’interprétation.
Et semble-t-il pleins d’autres choses à lire (par exemple coté mobile learning). A se demander ce qu’on peut encore écrire après cela 🙂
Et pourtant ces 12 technologies sont effectivement porteuses de changement :
Ces 12 éléments sont bien présents dans le paysage, mais la question est bien comment ceux-ci pourront s’intégrer dans les pratiques, dans le système qui aujourd’hui ne se voit pas comme institution en changement, avec une vision partagée de son évolution, intégrant le numérique dans ses objectifs, ses moyens et dans l’accompagnement d’une évolution du métier de l’enseignant.
Il semble que l’injonction soit de développer l’innovation (et donc la créativité). Mettons donc au centre des objectifs de formation le développement de l’esprit critique au travers la maîtrise des médias numérique. Encourageons la collaboration entre pairs, l’accompagnement par les enseignants, la personnalisation des parcours.
Développons des outils permettant de dynamiser et d’accompagner les acteurs de la formation dans la révolution du numérique.
Et regardons comment développer un écosystème qui permette de développer une offre en ligne francophone, des technologies adaptés à des objectifs de formation ambitieux.
Mais là ce ne sont pas des prédictions, ni des tendances, simplement des vœux.
Ou des objectifs de travail.
Crédit photo : Tendances 2011 par La Fabrique de Blogs licence CC-by-nc-sa
Après quatre journées intenses, je me retrouve dans mon bureau à gérer les « affaires courantes » liées à la rentrée de nos élèves. J’ai peu écrit pendant ces quelques jours, mais pris pas mal de notes, twitté #ludovia2011, rencontré et discuté avec beaucoup de gens, profité des moments de détente pour mieux en connaître certains, bref j’ai vécu dans l’instant et n’ai pas su/Pu/voulu m’isoler pour synthétiser à chaud tout ce qui se passait. Cela dit, cela correspond bien à ce que je suis, il me faut du temps pour digérer les nouveautés.
Qu’est ce que je retiens aujourd’hui :
La mobilité en éducation, est une notion beaucoup plus large que ce qui est défini dans le mouvement de recherche appelé « mobile learning » et englobe différents type de mobilité (l’équipement, l’élève, l’enseignant, la classe … ). On peut y intégrer les problématique d’informatique ambiante, ou utiliser le concept de mobiquité que François Bocquet a présenté en janvier ;
Les tablettes numériques semblent redynamiser le débat. Équipement mobile, convivial, multi usages, il semble bien placé pour servir de base au concept de cartable numérique. Et permettre par l’occasion de faire évoluer le rapport au numérique dans l’école. J’y reviendrai dans un prochain billet ;
Et je suis bien conscient d’avoir raté un certain nombre de choses, mais c’est intrinsèque à ce genre de manifestations, presque autant que sur la toile.
Un grand bravo également à l’organisation, qui nous a offert une grande fête.
Pourquoi demande-t-on aux enseignants de choisir leurs livres de cours et pas leur environnement numérique ?
Le principe de la liberté pédagogique, c’est que les enseignants peuvent choisir les moyens pédagogiques pour que les élèves maitrisent les objectifs définis par le programme, et les compétences visées.
Cela veut notamment dire que l’enseignant peut choisir :
Mais par contre, l’institution cherche à imposer l’Environnement Numérique (de Travail) utilisé par tous, ce qui est en complète contradiction avec le principe de liberté pédagogique.
En fait, le premier problème est que personne ne se sent en responsabilité par rapport au numérique. Il y a bien les B2i et autres C2i qui ont été mis en place, mais ils sont définis de manière transversale, il y a donc un phénomène de fuite par rapport à ces problèmes là. Du coup la seule solution vu de l’administration semble être d’obliger les enseignants à investir l’ENT. Donc pas d’alternative possible dans ce mode là.
Second problème récurrent dans les problématiques du numérique : le corps professoral, qui demande encore à être convaincu, rassuré de ses expériences précédentes, et qui a pourtant un ordinateur chez lui.
Et pour finir, l’absence d’alternative identifiée. En effet, les outils du web2.0 sont souvent vus comme des machins, et ne sont pas pressentis comme des outils possibles à part entière, et qui demandent un investissement personnels, donc des enseignants convaincus.
Pour proposer des alternatives, permettant d’exercer une liberté pédagogique, il faut sans doute développer une offre externe, visible, ayant pignon sur rue, donc de type commercial. Difficile de dégager un budget pour cela, sachant que l’institution a beaucoup investi en interne. Quelles sont les alternatives ?
Plusieurs questions pourraient se poser :
Le problème est bien de dynamiser l’introduction du numérique dans la classe. Cela passe par une véritable intégration de la litéracie numérique dans les programmes disciplinaires, et par une proposition d’environnements pédagogiques d’apprentissage plutôt qu’une injonction d’Espace Numérique de Travail.
crédit photo : Virtual Classroom Project Meet-Up (April 19, 2008) par teachandlearn – licence CC-by-nc-sa-2.0
Un collègue m’a envoyé récemment un lien vers ce billet : 10 raisons d’intégrer le podcast dans vos cours. J’ai mis longtemps à l’ouvrir car les listes de bons trucs qui fleurissent sur le web n’apportent en général pas grand chose. J’avais tort.
Car ce billet, sous couvert de convaincre l’enseignant lambda d’utiliser les podcasts, instille en fait un tas de bonnes pratiques, qui si elles sont adoptés par M ou Mme Lambda l’obligeront à revisiter complètement ces cours. ET en mieux :
C’est malgré tout, à mon avis, une inversion de logique. Ce n’est pas parce que M ou Mme Lambda qu’elle utilisera une technologie numérique qu’elle prendra toutes ces bonnes habitudes.
Ce n’est au contraire que parce que ces bonnes habitudes seront prises que les élèves tireront tous les bénéfices de ce renouvellement. Le pari, c’est qu’à l’occasion du passage au podcast, l’enseignant en profitera pour revisiter ses pratiques. Il faudra pour cela un environnement favorable et une motivation suffisante qui encourageront l’expérimentation et la prise de risque. Sinon, on va vers une déception supplémentaire.
Dans un sens ou dans l’autre, il faut commencer à bouger pour enclencher une spirale vertueuse.
Lisez cet article, il vous donnera un ensemble de bonnes raisons pour adopter le podcast. ET un ensemble de pratiques qu’il sera utile de s’approprier.
Premier article d’une série sur l’adéquation des locaux à l’enseignement. Je voudrai faire un point sur comment réviser nos bâtiments à l’heure où l’on parle de pédagogies actives et par projets, de participation, de collaboration, d’innovation.
Chez nous, la discussion a redémarré sous le terme générique de « lofts à projets » suite à une visite de l’Institut du Design de Stanford par l’un d’entre nous, qui il faut bien le dire fait rêver
Le concept de « learning center » est actuellement une source d’inspiration importante dans le cadre des projets de rénovation des universités suite au Grand Emprunt (voir par exemple un rapport complet de l’Inspection générale des Bibliothèques). Détail amusant, personne ne se risque à le traduire en français. L’idée est de regrouper en un lieu : accès à des ressources documentaires et des services d’aide (c’est donc une bibliothèque et donc un lieu de recherche), avec équipement numérique (c’est donc moderne, associé au concept d’université numérique), lieux de convivialité (cafétéria, expositions, …, c’est donc un lieu de vie et de culture) et des espaces de travail en groupe (c’est donc un lieu d’apprentissage). Les horaires d’accès sont élargis pour coller aux habitudes de tous les usagers. À cela s’associe un volonté de porter l’innovation.
C’est don potentiellement un superbe outil pour faciliter l’acquisition de connaissance des étudiants. Un exemple très abouti est le Rolex Center de l’EPFL, qui est notamment porté par le service de recherche et d’appui pédagogique de l’Université, reconnu mondialement pour ses travaux.
Car c’est là qu’est le point dur de ces projets : associer les services bibliothécaires,les enseignants et les chercheurs. Dans une perspective de Grand Emprunt et de volonté de construire des beaux bâtiments, le risque est grand de construire d’abord, sans définir un projet pédagogique associé (c’est un travers classique de décideur). Si cette étape est oubliée, nous obtiendrons de belles coquilles, confortables, sans apport autre que de proposer des locaux agréables pour réviser ses examens, ce qui serait un beau gâchis de ressources.
En effet, pour l’instant nos élèves notamment dans le cycle de licence n’ont pas de raison de faire des recherches complémentaires à leurs cours (voir par exemple l’article « Les UNT : des ressources sans étudiants »). Et si aucune activité collaborative n’est proposée par les enseignants, pourquoi prévoir des espaces de travail de groupe. Nous avons donc là une autre bonne raison pour faire évoluer la pédagogie dans les cours. Et puisque nous regardons les bâtiments construits dans les meilleurs universités du monde, regardons également les projets pédagogiques qui vont avec, et qui visent à motiver, à renforcer l’esprit critique et la curiosité de leurs étudiants.
Dit autrement, dans mon idée le « centre pour apprendre » devrait être l’Université entière, pas simplement sa bibliothèque. Actuellement, on a l’impression de vouloir construire un bâtiment spécifique où l’on peut apprendre, distinct des espaces d’enseignement. Il est donc indispensable d’aborder la place du travail de recherche d’information, de travail en groupe dans la formation. Ce qui fait partie de la grande famille de la litéracie numérique.
Je sais que nos amis bibliothécaires ont beaucoup avancé là dessus, mais cette avance sera inutile si elle ne rejaillit pas dans les formations. Peut être faut-il rapprocher bibliothèque et services d’appui pédagogiques ?
Crédit photo : Rolex Learning Center par Paolo Mazzo sur FlickR –licence CC-by
Les UNT, universités numériques thématiques, sont des portails de documents pédagogiques, issus d’universités et grandes écoles françaises. Les licences des documents sont clairement indiquées et permettent en général la réutilisation, elles répondent donc stricto sensu à la notion de ressources éducatives libres.
Et pourtant, l’Université numérique ingénierie et technologie UNIT est classée 1 162 903ème site au niveau mondial (68 800 au niveau français,source alexa), coté sciences Unisciel qui intègre depuis peu un réseau social est 973 389 (FR 24 458). A titre de comparaison le site de culture scientifique de l’Inria et du Cnrs Interstices, accessible au travers d’Unisciel, est classée au rang 833 750 (FR 44 874 ?), mais un site dynamique comme Futura Sciences se hisse à la 4 681 place (FR 218).
Ces classements montrent que ces sites sont peu visités, ce qui peut pose question quand on sait que c’est une vitrine numérique de l’enseignement supérieur en France. Unisciel a ainsi organisé récemment des journées sur l’usage de sa communauté. Les vidéos sont en ligne, mais je me suis intéressé plus particulièrement au point de vue étudiant au travers de l’excellent rapport de Master de Cécile Pouliquen « Les documents numériques pédagogiques disponibles gratuitement sur Internet à destination des étudiants scientifiques. Enquête qualitative réalisée pour l’UNT Unisciel, l’Université des Sciences en Ligne »
Elle justifie parfaitement l’idée que nos étudiants « natifs du numérique », ne sont pas pour autant formés à la littératie numérique. Dans le domaine scientifique, ils utilisent principalement les ressources proposées par les enseignants, effectuent des recherche simples et font appel aux forums de discussion ou retournent par habitude sur les sites qu’il connaissent déjà. Ils ne sont pas forcément en demande de plus de numérique, ce qui conforte bien les discussions que j’ai pu avoir lors de journées au CEVPU. Ils ne sont d’ailleurs en général pas très en demande de plus d’informations, puisque la bibliothèque est pour eux une zone de calme, d’ambiance studieuse propice aux révisions, plutôt qu’un lieu d’accès à la connaissance. Accéder à un autre cours d’un autre enseignant n’est perçu que comme une charge de travail supplémentaire, ne permettant pas de mieux remplir leur objectif, à savoir réussir l’examen.
En informatique, ils fréquentent beaucoup le site du zéro (4 658 mondial, 202 français) qui semble plus correspondre à leurs besoins. Pourquoi ? Sans doute parce qu’ils couvrent des aspects techniques moins pris en charge par les enseignants, mais aussi sans doute par le caractère plus interactif du site. Cécile Pouliquen souligne la lecture sélective sur Internet des étudiants en science. Ils consultent les forums pour trouver leur question déjà posée et la réponse :
« Ce qui prime pour l’étudiant dans sa recherche d’information c’est la rapidité, l’accessibilité et la qualité de la réponse, et non pas la quantité »
Pour augmenter la fréquentation des UNT, il semble donc nécessaire qu’ils soient recommandés par les médiateurs que sont les enseignants, ou mieux intégrés à leurs cours, ce qui ne se fera pas naturellement.
Les UNT devraient plus se préoccuper des usages potentiels, par les étudiants, et par rebond par les enseignants, voire encourager des usages collaboratifs. La politique actuelle qui consiste à reverser des contenus en l’état ne sert même pas de vitrine regardée. Pour que cette vitrine soit visible, il faudrait qu’elle soit mieux référencée par les moteurs de recherche, ce qui nécessite qu’elle soit liée au reste d’Internet, par une exploitation qui fasse sens.
Quelques pistes pour améliorer tout cela :
Crédit photo : Le salon de lecture Jacques Kerchache (musée du Quai Branly), par Jean-Pierre Dalbéra, licence CC-by-2.0
En moins d’un mois j’ai été contacté par deux associations qui regroupent des étudiants qui veulent apporter leur pierre au débat de l’évolution des formations dans le supérieur.
La première a été la CEVPU ( Conférence des Etudiants Vice-Présidents d’Universités) qui m’a invité a venir échanger sur les aspects e-learning et autres aspects numériques. J’ai donc eu la joie de leur faire une présentation pompeusement appelée « Quelle Université Numérique ? » pour poser un certain nombre d’idées qui me semble-t-il peuvent préparer les évolutions encore à venir. Je me suis trouvé face à un groupe réduit, mais bien organisé, très au fait des enjeux dans les universités (ce qui s’explique sans doute par leurs positions d’élus).
La seconde, qui m’a envoyé un courriel sympathique ce week-end s’appelle « Le Nouvel Ingénieur » qui me semble beaucoup plus informelle, plus balbutiante, mais dont les ambitions semblent intéressantes. Les articles de son blog montrent qu’elle est également ouverte au dialogue, à la collaboration, et à la recherche d’informations. Et sans dogmatisme.
Elle affiche un coté plus Génération Y ce qui me plait assez. Simplement, je me demande si cela est représentatif des élèves ingénieurs. Je note en effet que leur article « Time for Change » semble affirmer que la demande est forte d’utiliser plus fortement les outils du web 2.0. J’aimerai que cela soit vrai et généralisé, mais cela ne correspond malheureusement pas à mon expérience, mes élèves ayant toujours été étonné quand j’ai proposé d’utiliser un wiki, d’aller chercher de l’information par eux-mêmes. Leur demande est jusqu’à présent plutôt d’avoir un polycopié bien fait et des annales pour réviser.
Je trouve très sympa de voir que des jeunes prennent en main leur formation, et se constitue en association pour permettre le débat entre eux d’abord et avec les autres acteurs ensuite.
Et cela pourrait bien être un vecteur de changement, si la génération Y (ou C) s’invite dans le débat.
Bienvenue et longue vie à ces deux associations.
J’ai donc lu Pourquoi et comment utiliser le téléphone cellulaire à des fins pédagogiques ? par Alexandre Roberge Sur Thot grâce au tweet de @W2YDavid « : RT @tjeanbaptiste: http://t.co/a8O2bXb /via @thot une lente évolution de la perception du téléphone portable dans l’enseignement #eduipm ». Et cela me donne envie de rebondir.
Il n’y a pas tant d’article que ça sur le sujet du mobile pédagogique en France. J’en parle de temps en temps sur mon blog (voir le tag « mobile learning »). Et pourtant de l’autre coté de la Manche le « mobile learning » est un sujet de recherche à part entière, et la dynamique st telle qu’elle mérite qu’on s’y intéresse. J’ai par exemple fait un résumé en français d’un wiki sur « apprendre avec les mobiles publié selon l’ALT » qui montre bien le recul de nos amis anglais.
Alexandre Roberge, donc nous explique que les choses bougent. Il est peut être donc temps de faire une collecte de ce qui se fait ça et là. Qu’en pensez-vous ?
Dans son analyse, je retiens que quelques commissions scolaires autorisent l’usage des mobiles pour des fins pédagogiques. Il serait donc super intéressant de disposer d’informations à ce niveau pour permettre à d’autres de trouver les levier de pression. En effet, il relève que souvent cela se fait sous le manteau, les enseignants se sentent seuls face à leur administration.
Il paraît donc intéressant de pouvoir faire une collecte, même anonyme dans un premier temps, pour avoir une idée de ce qui existe, de ce qui est intéressant, de ce qui marche, de ce que cela peut apporter pédagogiquement. Ce travail est d’autant plus important que le mobile souffre d’un a priori très négatif. Alexandre Roberge nous donne pourtant quelques pistes encourageantes d’usages pertinents.
Il y a vraiment beaucoup de choses qui sont possible aujourd’hui avec les smartphones (je préfère à téléphone cellulaire), pleins d’applications qui font sens et qui permettent d’étendre l’apprentissage au delà de la classe. Les capacités de prise de photos, de son, de vidéos permettent d’illustrer des concepts appris en classe. L’accès aux réseaux sociaux permet d’interagir avec d’autres (éventuellement même des enseignants !). La ballado-diffusion permet de réviser dans les transports en commun. Les accès au web permettent d’accéder à la bonne info au bon moment …
Et cela peut même permettre d’interagir dans la classe ! Que ce soit en permettant une prise de position différente, plus aisée pour les timides, ou pour recueillir la compréhension de l’ensemble de la classe au travers de questions ou d’exercices courts.
Bref, l’avènement des mobiles amplifie encore les possibilités offertes par le web2.0. Que ce soit pour l’apprentissage ou pour le reste. C’est ce que j’essayai de démontrer à mes élèves cette semaine dans ma présentation Pourquoi le mobile est il différent ? qui tendait également à montrer que c’est un domaine d’avenir pour les développements informatiques.
Le fait que le téléphone n’ait pas été plébiscité directement pourrait être un avantage si cela permet d’expliciter comment utiliser ce type d’outil, avant que ne soit imposée une solution technique par défaut qui ne conviendrait pas aux enseignants. Profitons donc du répit pour collecter les usages qui pourraient guider des choix ultérieurs.
Alexandre Roberge lance l’idée de proposer un téléphone plutôt qu’un ordinateur par élève. Cette idée peut être séduisante, mais il faudrait d’abord passer deux « verrous » :
En conclusion, une collecte des initiatives, des usages, des recherches au niveau francophone serait intéressante, voire passionnante. Elle pourrait être également alimentant en allant voir ce qui se fait coté anglo-saxon. Cela permettrait de se faire une idée si un mobile pourrait avoir un véritable intérêt à coté ou dans la classe.
Comme dirait Michel Briand « Juste faisons le … ». Qui trouve cela intéressant ? Pensez-vous que ce chemin vaille la peine d’être exploré ?
En cas de réponses positives, nous pourrions rapidement proposer un espace de collecte. Go ?