Et si on cherchait à rendre le Tableau Blanc plus collaboratif ?

Quand on regarde le résumé du dossier « Les technologies de l’information et de la communication (TIC) en classe au collège et au lycée : éléments d’usages et enjeux », on ne peut qu’être frappé par la phrase :

Il en ressort que 80 % des enseignants déclarent utiliser parfois les TIC en présence des élèves, mais que la manipulation d’outils par les élèves reste peu fréquente.

Cela semble signifier que les élèves ne pratiquent que peu, et que si les TIC rentrent dans la classe, c’est d’abord dans le cadre de la préparation, et ensuite pour être utilisé par l’enseignant en classe.

Le Tableau Blanc Interactif, s’il constitue une réelle avancée en terme d’interactivité avec les contenus, peut renforcer cette tendance, en ne permettant cette interactivité qu’entre l’enseignant et le contenu. De fait, si l’on regarde les phases d’appropriation du TBI, telle que décrites par le site le récit du Québec, on ne parle d’interaction avec l’élèves que dans les 2 derniers items de la dernière phase d’appropriation « j’intègre ». Autant dire que c’est optionnel.

Et pourtant …

C’est aussi et surtout par l’action que l’on apprend. C’est par la conversation, la collaboration que l’on avance …

Et aussi …

Utiliser un affichage partagé, que chacun peut regarder est une première étape de partage, ou du moins un point de focalisation partagé.
La question devient alors : comment tirer parti de ce formidable outil pour permettre un travail collaboratif, i.e. travailler ensemble sur un sujet ?

Comme d’habitude, il y a deux niveaux de réponses pour avancer, qui peuvent se renforcer

  1. partager des usages qui marchent, que chacun peut réutiliser dans son contexte propre ;
  2. proposer des outils qui permettent une collaboration efficace, et qui permettent d’imaginer de nouveaux usages.

Coté usages, je pense au petit truc technopédagogique de François Jourde, qui passe un clavier sans fil aux élèves pour leur permettre de faire leur proposition. C’est simple, ça permet de donner la main à une personne, et cela évite de mettre l’élève seul face à la classe. Et ça marche.

Je serai très intéressé de partager d’autres exemples. Commentaires bienvenus en fin d’article 🙂

Coté technologies facilitantes, il y a au moins des exemples qui existent, et qui peuvent alimenter la réflexion :

  • La possibilité de donner l’écran à n’importe quel PC des participants, comme c’est par exemple décrit dans la salle de classe de pédagogie active ;
  • Plus prospectif, on pourrait imaginer le tableau comme espace partagé sur le modèle des tables interactives, ou plusieurs personnes peuvent s’échanger des photos (donc des fichiers), construire des schémas à plusieurs… reste à voir quels sont les bons modes de travail à plusieurs sur un tableau : chacun son crayon ? Chacun sa tablette depuis sa place ? Au travers des claviers/souris de portables ? En utilisant son téléphone portable ? Avec des équipements équivalents aux systèmes d’interrogation en amphi ? Il va falloir imaginer, tester suivant les différents usages ;
  • on peut également imaginer passer par des outils collaboratifs comme Etherpad, ou chacun pourrait contribuer, une tableau de post-it à la wallwisher, ou une carte conceptuelle et où le rôle principal du scribe au tableau serait la restructuration ;

Il reste tout à faire :

  • imaginer des usages ;
  • combiner des technos existantes : web2.0 ou simples ;
  • voir comment les systèmes d’exploitation multi-touche et multi-utilisateurs peuvent servir de support ;
  • imaginer et développer l’environnement pervasif qui rendra l’usage d’une telle salle facile à utiliser ;
  • développer les éléments de logiciel qui permettent de combiner tout cela. Et là clairement, la suite Sankoré qui vient de passer libre peut constituer une bonne base.
Table interactive – licence CC Mesq sur Flickr

Dit autrement, Sankoré ouvre le logiciel pour les tableaux blancs, permet la coopération pour les ressources entre enseignants. Reste à développer le matériel de manière libre, à ouvrir encore les usages en imaginant une vision collaborative du tableau.

Et à trouver une bonne manière de partager les bonnes pratiques.

Jolis projets, à rajouter dans la liste des bonne résolutions de début d’année. Qui veut jouer ?

3 Réponses to “Et si on cherchait à rendre le Tableau Blanc plus collaboratif ?”

  1. etudiantme1 Says:

    Je suis actuellement en master enseignement et je suis l’auteur d’un blog à ce propos. Je vous invite à venir y jeter un coup d’œil ! Bravo pour votre blog !

  2. TBI Says:

    Bien que l’article date déjà de 2010, je me permets encore de poster ma réponse. À mon avis, il faut dans un premier temps former les enseignants sur l’utilisation du matériel, parce qu’en cette période où la technologie s’améliore à grande vitesse, c’est difficile de tout maitriser. En second lieu, il faut faciliter la manipulation du matériel pour que les élèves en classe de primaire (surtout) se sentent à l’aise en les utilisant.

  3. Jean-Marie Gilliot Says:

    2010 ! comme le temps passe.
    Cela dit, les technologies étant de plus en plus matures et faciles de prise en main, l’important est de se poser d’abord la question des usages, et ensuite de de familiariser à l’outil. Certes il faut passer du temps pour maîtriser un matériel, mais cela ne devrait plus être l’enjeu central d’une formation.


Laisser un commentaire