Quand Facebook est plus intéressant que Twitter …

Facebook : un outil d'accueil. Licence CC : Laughing Squid

Laurence Juin publie récemment un article intéressant « Pourquoi Twitter et pas Facebook? » qui a été relayé sur Owni ! L’analyse est cohérente et justifie pleinement son approche, qui est que dans une relation professeur – classe Twitter est plus adapté que Facebook. Dont acte. Mais dans la post-face, elle ne demande qu’à découvrir des contre-exemples. Parlons plutôt d’autres exemples, qui permettent d’augmenter notre boite à outils. Voici donc une petite expérience informelle.

Changeons donc simplement une contrainte et imaginons une autre situation, qui pourrait donner l’avantage à Facebook. Et ce changement de contrainte, c’est d’imaginer une relation classe – classe, sans contrôle de l’enseignant ! Je vais relater ici ce qui s’est passé dans la classe de mon fils l’année dernière, et qui m’a beaucoup impressionné.

Un soir de mai, mon fils donc vient me voir pour me demander comment on créé un compte sur Facebook. De fait, je m’étonnai presque qu’en troisième, il n’ait pas encore son compte. Mais il n’en ressentait pas le besoin, le réseau social physique fonctionnant de manière satisfaisante dans notre village. Je lui demande donc par habitude, à quoi cela pourrait lui servir. Sa réponse a été de me dire que des élèves de la classe italienne avec laquelle ils devaient faire un échange le mois suivant utilisaient Facebook.

Dans la semaine, les deux classes, et au complet, avaient pris l’habitude de se rencontrer, d’échanger, de se raconter des anecdotes, de s’envoyer des vannes, après s’être présentés, échangés des liens vers leurs groupes de musique préférés … pour faire connaissance. Par rapport aux échanges épistolaires (échange par lettres), dans lesquels un format est défini (où j’habite, ce que j’aime …), il n’y a pas photo (ni vidéo 😉 ). Le jour où nos amis italiens sont arrivés à la gare, les deux groupes (oui : groupes) se connaissaient déjà.

Alors, certes le niveau n’est pas garanti, mais si on considère que la compétence visée est la capacité à échanger avec un étranger, alors là la contribution de l’outil est plus qu’évidente. Il me semble que dans ce contexte : prise de contact, développement d’une relation inter-groupes, d’échanges l’outil Facebook est largement supérieur à Twitter, mais en dehors du contrôle de l’enseignant. La question pourrait d’ailleurs être de savoir comment cette prise de contact se passerait si l’enseignant devait en être témoin. Mais dans l’organisation pédagogique d’un échange, ne garantit-on pas des moments (en famille, au retour de l’activité de la journée) des moments sans adulte, qui permettent ensuite de construire une relation renforcée ?

L’apprentissage informel reste une part importante de l’apprentissage, voire se renforce avec l’avènement des outils du web2.0 Permettre ou susciter de tels apprentissages ne pourrait-il pas être envisagé ? Si il est correctement identifié, il peut même être articulé
avec l’apprentissage formel pour le renforcer. On peut donc dans le cas présenté considérer Facebook comme un complément pédagogique.

Autre usage de Facebook : la transmission simple d’informations. Les jeunes ayant plus souvent un Facebook ouvert qu’un Twitter, la transmission « virale sociale » d’informations y est beaucoup plus rapide.

Cela dit, si l’idée est de créer une prise de recul par rapport à l’usage de l’outil, et de créer un contexte propre à l’activité en classe, Twitter est clairement largement supérieur. La première question est, comme toujours, de savoir quel est l’objectif pédagogique, quelle déroulement on vise, l’outil vient ensuite.

PS1 : j’avoue me sentir bien plus à l’aise de avec Twitter qu’avec Facebook

PS2 : et si j’ai fait le « choix d’être ami avec mes étudiants« , mon fils et moi sommes d’accord pour nous dire que nous ne sommes pas amis, mais père-fils ce qui est différent.

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